Pays Colombie

colombie

La Colombie possède 33 départements, 94 districts, 10 municipalités et 1 299 villes.

La Colombie est un pays d'Amérique du Sud d'une superfice de 1 1141 748 km² (densité de 40 hab./km² environ).
La population de la Colombie est de 46 591 147 habitants au dernier recensement.
La capitale de la Colombie est la ville de Bogotá qui compte 6 778 691 habitants.

Le président de la République à régime présidentiel de la Colombie est Juan Manuel Santos.

Vous aimez ? Partagez !

Colombie

 « Liberté et Ordre »

La Colombie ou République de Colombie est un pays de l'Amérique du Sud partageant des frontières avec le Panama, le Venezuela, le Brésil, l’équateur et le Pérou. Elle s'ouvre sur la mer des Caraïbes et sur l'Océan Pacifique.

 

Pendant de longues décennies, la Colombie a été la proie de conflits sur fond de trafic de stupéfiants et de culture de cocaïne. A l'heure actuelle, la situation s'est nettement améliorée mais la criminalité reste préoccupante.

La Colombie en un coup d’œil

 République présidentielle

Capitale : Bogotá

Divisions administratives :32 départements et 1 district (Bogotá)

Population : plus de 48 millions d'habitants

Langue principale : espagnol

Religion principale: christianisme

Président actuel : Juan Manuel Santos

Monnaie : peso colombien (1 peso = 100 centavos)

Conversion en euro : 1.000 pesos = 0,29 euro

Tourisme :en raison du taux de criminalité et des risques d'attentats, la plus grande vigilance est de rigueur sur tout le territoire. Certaines zones formellement déconseillées, notamment les frontières et les quartiers populaires de Bogotá Des risques sanitaires dus aux piqûres de moustique sont également importants.

Cinq grandes régions géographiques

Située dans le coin nord-ouest du continent sud-américain, la Colombie profite d'une ouverture à la fois sur la Mer des Caraïbes, également appelée mer des Antilles, appartenant à l'océan Atlantique et sur l'Océan Pacifique. Au total, le pays possède 2.900 kilomètres de littoral.

Plusieurs archipels et îles isolées sont également rattachés à la Colombie, notamment l'archipel San Andrés, Providencia et Santa Catalina situé dans la mer des Caraïbes.

 

La Colombie présente cinq reliefs bien différenciés :

 

  • La côte Pacifique se présente sous la forme d'une longue bande côtière qui ne dépasse pas les 150 kilomètres de large. Elle s'étend du Panama à l’Équateur et est blottie entre l'océan et les premiers sommets de la cordillère andine qui descend parfois jusqu'au rivage. La région du Pacifique est recouverte de mangroves (forêts humides) et de plaines parsemées de cours d'eau au puissant débit.

  • La côte caribéenne forme l'extrémité nord du pays. Le littoral marécageux est bordé par les hautes montagnes de la sierra Nevada de Santa Marta légèrement isolée de la cordillère. C'est dans cette région que se situe les deux plus hauts sommets du pays, le Pic Cristóbal Colón qui culmine à 5.775 mètres d'altitude et le Pic Simón Bolívar à 5.774 mètres. Ce massif montagneux se caractérise par sa succession d'écosystèmes, des neiges éternelles couronnant les sommets jusqu'aux broussailles de montagne en bordure de l'océan. Entre les deux, nous retrouvons des forêts tropicales, des tourbières, des zones de pâture d'altitude et une impressionnante forêt de brouillard à l'humidité constante et élevée. Au sud du massif montagneux, on retrouve les plaines alluviales marécageuses voire inondées durant les crues du Rio Magdalena. Enfin, le désert de La Guajira, une péninsule dans l'extrême nord est connu pour la mine de charbon bitumineux à ciel ouvert de Cerrejón. C'est la seule région aride de Colombie.

  • La région des Andes occupe le centre du pays et regroupe la plus grande partie des Colombiens. Le massif s'étend sur un axe nord-sud et est divisé en trois zones parallèles, la Cordillère occidentale bordant le littoral Pacifique, la Cordillère centrale et la Cordillère orientale. Elles sont séparées par les vallées des rios Cauca, Patia et Magdalena.

  • La région Orénoquie est traversée par le fleuve Orénoque qui va se jeter dans l'Océan Atlantique au Venezuela. Elle se caractérise par les immenses étendues de llanos, des plaines herbeuses et marécageuses permettant une culture intensive des terres.

  • La région Amazonique recouverte par la forêt amazonienne.

 

La Colombie profite d'un climat de type tropical mais il existe cependant de grandes différences selon les régions, selon l'exposition au vent et selon l'altitude. C'est ainsi que la température moyenne est de 26° sur la côte atlantique et de 14° à Bogotá située à 2.600 mètres d'altitude. La température continue à tomber en moyenne de 2° par 300 mètres jusqu'aux glaciers.

Le pays connaît deux saisons des pluies, en automne et au printemps.

 

La faune et la flore de la Colombie sont aussi diversifiées que son climat et son relief. On y retrouve notamment une incroyable variété d'amphibiens, de nombreux oiseaux dont le condor géant et le colibri, des tapirs, des pumas, des ours, les dauphins roses et différentes espèces de singes ainsi que des reptiles dont plusieurs caïmans.

La flore colombienne est reconnue pour être particulièrement riche, avec plus de 130.000 variétés de plantes et d'arbres répertoriées dont un grand nombre d'espèces endémiques.

Une origine incertaine

L'origine du peuplement de la Colombie reste  floue comme pour tous les pays du continent américain. En effet, différentes théories s'affrontent. Très longtemps, l'hypothèse de la traversée du Détroit de Béring par des peuples asiatiques durant la dernière glaciation a été privilégiée. Ces peuples auraient ensuite migré vers le sud, peuplant ainsi tout le continent.
Des découvertes récentes ont permis d'établir que cette théorie est fausse, du moins partiellement, et que le peuplement avait déjà débuté bien avant l'arrivée des Asiatiques durant le 11ème millénaire avant notre ère. Les grottes du Blue Fish au Canada et le site de Monte Verde au Chili étaient déjà occupés avant 15.000 avant JC.
De nombreux historiens estiment que l'Amérique n'a pas eu un peuplement unique. Au cours de la préhistoire, des hommes seraient arrivés, les uns à pied par le Détroit de Béring et les autres en bateau depuis la Polynésie, la Mélanésie et/ou l'Afrique.
A l'heure actuelle, il est donc difficile de retracer avec précision l'histoire précolombienne de la Colombie.
 
En revanche, il est vraisemblable que les premiers habitants de la Colombie se sont installés sur le littoral bordant la Mer des Caraïbes aux alentours de 20.000 avant JC avant d'occuper rapidement l'intérieur du pays. Des traces d'occupation humaine et notamment des pointes bifaciales datées de 12.000 avant JC ont été retrouvées dans la grotte El Abra ainsi que dans les abris de la Sábana près de Bogotá, de Tibitó et de Tequendama où des ossements humains datés de -7000 ont été mis au jour.
 
D'abord nomades et chasseurs, les peuples ancestraux de Colombie se sédentarisent et deviennent des agriculteurs aux environs de 5.000 avant JC. Ils s'installent notamment dans le massif montagneux de la Serrania de San Jacinto et à Puerto Hormiga à proximité de la région des Caraïbes. 

Les différentes civilisations précolombiennes de Colombie

La découverte du site archéologique de San Agustín comprenant 600 sculptures monumentales pouvant mesurer 4 mètres de haut ainsi que des tumuli et différentes structures funéraires d'une grande complexité confirme la présence humaine dans la partie méridionale des Andes dès 1.100 avant JC. Ce vaste complexe religieux comprenant une nécropole réservée à une classe sociale élevée a probablement été utilisée jusqu'au début du 10ème siècle de notre ère et le site a été totalement abandonné vers 1300 pour une raison inconnue. On y vénérait les ancêtres et la terre était considérée comme sacrée. Des résidences jouxtaient les bâtiments à vocation religieuse.

L'étude de cet ensemble redécouvert au 19ème siècle a permis d'établir l'existence d'une société structurée et hiérarchisée possédant des compétences techniques remarquables et une grande créativité artistique. Le site qui n'a pas encore été complètement fouillé garde cependant tout son mystère.

 

Une culture assez similaire à celle de San Agustin s'est développée durant le premier millénaire à Tierradentro. Le site est remarquable par ses nombreux hypogées, des tombes creusées sur les sommets ou dans les flancs des collines. Le rituel funéraire comprenait probablement deux étapes, l'exposition du corps, de nourriture et de biens personnels dans une première sépulture peu profonde et ensuite l'enterrement dans l'hypogée collectif qui contenait des urnes renfermant les ossements. Cette civilisation a également disparu dans des circonstances imprécises.

 

Un peu plus tardive, la civilisation des Tayronas est implantée vers 1.200 dans le nord de la Colombie, le long de la côte et sur les flancs nord de la Sierra Nevada de Santa Marta. Les cités tayronas témoignent de connaissances architecturales et techniques avancées. Les habitations sont notamment pourvues d'eau acheminée par des canalisations et la région est dotée d'un réseau routier important. La société est hiérarchisée et chaque cité ou village doit fournir des hommes qui sont formés pour devenir des guerriers appelés Manicatos capables de défendre la nation tayrona.

Les villes conservent une administration individuelle et sont gouvernées par un chef mais les prêtres étaient fort influents et la vie du peuple était régi selon les volontés des dieux.

Les Tayronas sont également d'habiles artisans qui excellent dans l'art de l'orfèvrerie et dans le tissage. Ils vivaient en autarcie lorsque le conquistador espagnol Rodrigo de Bastidas les découvre en 1528. En deux décennies, la civilisation tayrona est détruite et les quelques survivants se réfugient dans les montagnes ou sont assimilés aux colons.

 

Contemporains des Tayronas, les Muiscas ou Chibchas occupent le centre du pays et se divisent en deux confédérations, Bogotá et Tunja comprenant au total 56 tribus. Les deux civilisations présentent des similitudes culturelles mais les Muiscas atteignent un haut niveau de développement qui va influencer -et influence toujours- la société colombienne. Les Muiscas bénéficient d'un gouvernement central fort et les décisions sont prises par le Zipa ou le Zaque (les chefs des deux confédérations) qui instaurent les lois. Tous les hommes doivent contribuer en payant un tribut et en prêtant main forte en cas de guerre ou de disette. En temps normal, chaque habitant était libre de pêcher, de chasser et de commercer pour son propre compte. La paix régnait la plupart du temps.

 

C'est dans cette région que les Espagnols pensent trouver le fameux Eldorado et ses cités d'or vanté par Marco Polo. En réalité, l'explorateur se trouvait en Birmanie lorsqu'il a décrit les pagodes aux toits recouverts d'or et non en Amérique.

Pendant plusieurs siècles, la légende va rester vivace, alimentée par la coutume Muisca qui voulaient que leur chef (zipa) soit recouvert d'or le jour de son intronisation. Il se baignait ensuite dans la lagune qui se recouvrait à son tour d'or.

 

Dans les cordillères occidentale et centrale, la civilisation des Quimbayas vit en tribus regroupées en caciquats, eux-mêmes réunis en juntes. Ils sont chasseurs, pêcheurs et agriculteurs et connaissent la métallurgie, le travail du bambou et le tissage. Ils utilisent l'or trouvé dans les rivières pour leurs bijoux et pour fabriquer des figurines en utilisant la technique de la cire perdue.

Lors de la conquête espagnole, ils ont été victimes de la politique de l'encomienda consistant à déplacer une population pour l'obliger à travailler gratuitement dans des mines ou dans des champs appartenant aux colons. Malgré quelques tentatives de rébellion vite réprimées, les Quimbayas disparurent presque totalement au début du 17ème siècle, moins de cent ans après l'arrivée des Conquistadors.

 

Plus au nord, la civilisation des Zenús repose sur un gouvernement central composé des caciques des principaux territoires. Ils ont réussi à dompter les crues et les inondations grâce à un système complexe de canaux et un réseau permettant de relier les différentes villes indépendantes les unes des autres. Chaque cité avait sa spécialité comme le tissage, la poterie ou la fabrication d'objets en or ce qui favorisait les échanges et le commerce dans le pays. La ville de Faraquiel était le centre religieux commun des Zenús.

 

La culture Tolima installée le long du rio Magdalena remonte au 8ème millénaire avant notre ère. Elle se caractérise par une société hiérarchisée et par la culture de maïs, de manioc, de pommes de terre et de fruits. Les Tolimas excellaient en poterie, dans l'art pariétal et dans la fabrication de bijoux. Tous ces arts se caractérisent par la représentation schématique de l'homme.

 

Le long de la frontière équatoriale, la culture Nariño a produit une céramique remarquable à motifs géométriques. Malheureusement, elle a été exterminée par le conquistador Sebastian de Belalcazar en 1535. Cette culture est très proche de celle de Tumaco-La Tolita.

 

Toute la partie Pacifique de la Colombie est inhabitée durant la période précolombienne.

L'arrivée des Européens

En 1499, l'Espagnol, Alonso de Ojeda, débarque au Cap de la Vela situé au nord de la Péninsule de Guajira. Il ouvre ainsi la voie à la conquête et à la colonisation du pays. Les conquistadors espagnols espèrent découvrir de l'or et s'enrichir. Très vite, plusieurs villes sont fondées le long du golfe d'Uraba et, en 1533, Carthagène des Indes devient un port négrier et un avant-poste important du Royaume d'Espagne qui prend ses quartiers en Amérique du Sud. Son opulence attire les pirates et les corsaires qui l'attaquent à maintes reprises. 
 
Les Espagnols avancent vers l'intérieur des terres et soumettent les peuples amérindiens. Cependant, plusieurs explorateurs partis de Santa Marta, du Pérou et du Venezuela revendiquent les mêmes territoires ce qui oblige Charles Quint à trancher et à les attribuer au gouverneur de Santa Marta.
Cette décision ne met pas fin aux querelles et il faut attendre la création de la « real audiencia de Santa Fe de Bogotá », une juridiction suprême de la Couronne espagnole en 1549 pour pacifier la Colombie.

Le Royaume de la Nouvelle-Grenade

Bogotá qui avait été fondée en 1538 devient la « très noble, très loyale et ville ancienne du Nouveau Règne » et obtient par la suite le statut de capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade en 1717.
 
Le Royaume de la Nouvelle-Grenade fondé en 1550 regroupe les territoires de la Colombie et de l’Équateur ainsi qu'une partie du Venezuela. A cette époque, la population amérindienne se réduit considérablement tandis que les premiers esclaves originaires d'Afrique sont expédiés dans le pays pour travailler dans les mines d'or. Si ce métal précieux est au centre de toutes les préoccupations, l'agriculture contribue également à l'essor économique de la Colombie. Les terres sont confisquées aux Indiens qui doivent désormais travailler pour les riches propriétaires espagnols qui créent des plantations de café, de coton et de tabac. Les Amérindiens qui tentent de résister sont simplement exterminés. On estime qu'en moins d'un siècle, 85% de la population autochtone a disparu. Les survivants qui sont minoritaires et ont perdu leur culture traditionnelle sont regroupés dans la Sierra Nevada de Santa Marta et dans la Péninsule de Guajira.
Seuls les peuples vivant dans la forêt amazonienne et dans les llanos encore inexplorés ne sont pas touchés par la civilisation européenne avant le 19ème siècle.
 
En 1700, les Bourbons montent sur le trône espagnol et modifient la politique coloniale, estimant que les territoires d'outre-mer doivent servir uniquement à renflouer les caisses. De nouveaux impôts sont levés tandis que les colonies sont regroupées en vice-royautés dont la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade. La colonie qui perd régulièrement des territoires doit affronter non seulement une guerre entre l'Espagne et le Royaume de Grande-Bretagne dans la mer des Caraïbes (guerre de l'oreille de Jenkins) mais également subir les réformes imposées par la Couronne.
 
C'est dans ce contexte qu'éclate la « révolte des Comuneros » en 1781. Si dans un premier temps, c'est la classe sociale pauvre qui se soulève, elle est vite rejointe par les commerçants et même par des personnalités importantes. Devant l'ampleur du mouvement, le gouvernement accepte la négociation et les accords de Zipaquira accordant notamment la liberté du commerce, la diminution des impôts et la cession des salines aux Indiens sont signés.
Mais le vice-roi rend l'accord caduque affirmant que celui-ci a été conclu sous la menace et envoie une expédition punitive particulièrement violente à Carthagène.
 
Au même moment, l'Europe est à feu et à sang et l'Espagne subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar pendant les guerres napoléoniennes. Les colonies sont laissées à l'abandon ce qui favorise les premiers mouvements indépendantistes.

Vers l'indépendance

La situation de l'Espagne est catastrophique et le roi est retenu captif à Valençay ce qui permet à chaque cité-capitale de se choisir son propre gouvernement et de se proclamer en tant que junte. C'est ainsi que Carthagène devient la première junte de la Nouvelle-Grenade en 1810, rapidement suivie par les autres villes dont Bogotá.  Très vite, la plupart des provinces de la Nouvelle-Grenade se déclarent indépendantes, autonomes et égales.
Tout aussi rapidement, des discordes apparaissent et laissent la place à une première guerre civile.
 
En 1813, le vent tourne en Europe et Napoléon essuie de nombreuses défaites notamment sur le front russe. Les Espagnols partent à la reconquête des territoires perdus sur le continent mais également dans les colonies. La répression est violente et de nombreux patriotes sont exécutés ou s'enfuient. L'armée espagnole pille les colonies ce qui provoque la colère de la population.

La Grande Colombie

Simon Bolivar qui est une figure majeure de l'émancipation des pays d'Amérique du Sud va venir en libérateur de la Colombie en 1819. En moins de deux mois, il s'empare de Bogotá, capitale de la Nouvelle-Grenade, tandis que le vice-roi est en fuite. La campagne de libération se poursuit et les villes sont libérés les unes après les autres.
Le projet de fonder la République de Colombie comprenant les territoires actuels du pays mais également le Venezuela (Grande Colombie) prend forme et Simon Bolivar en devient le président en octobre 1821.  D'autres régions s'ajoutent aux deux premiers pays et la Grande Colombie devient un immense territoire difficilement contrôlable en l'absence de Bolivar parti libérer le Pérou. A son retour, la situation est chaotique et Bolivar doit improviser des mesures qui sont souvent mal acceptées. Les différentes régions réclament leur indépendance  et en 1830, à la mort de Bolivar vaincu par la tuberculose, la Grande Colombie ne regroupe plus que l'actuelle Colombie, le Panama et une petite partie du Nicaragua.

La République de Nouvelle-Grenade

Le 20 octobre 1831, la République de Nouvelle-Grenade est proclamée ce qui n'apaise pas les tensions pour autant puisque le pays est immédiatement en guerre avec l’Équateur qui revendique des territoires. Malgré la victoire de la Nouvelle-Grenade, les relations entre les deux pays restent tendues jusqu'en 1916.
 
En 1832, le général Santander succède à Bolivar à la tête du pays. Il entreprend des réformes pour favoriser l'éducation et pour redynamiser l'économie. Ses successeurs moins populaires prennent des mesures peu appréciées par le peuple et le pays est à nouveau en proie à la guerre civile (Guerre des Suprêmes) de 1839 à 1842. A l'issue du conflit, le gouvernement modifie la constitution et adopte un régime autoritaire.
Par la suite, la politique s’adoucit et des libertés sont accordées. En revanche, le pouvoir de l’Église est restreint.

Les États-Unis de Colombie

En 1851, c'est au tour des propriétaires terriens de se révolter suite à l'abolition de l'esclavage qui les prive d'une main d’œuvre gratuite. Les provinces veulent également plus d'autonomie et le gouvernement finit par céder. Le pays devient un état confédéré ce qui ne satisfait pas entièrement les provinces et une guerre civile opposant libéraux et conservateurs éclate en 1860. Elle va mener à une nouvelle modification de la Constitution et à la naissance des États-Unis de Colombie.
 
Le pays n'est pas pacifié pour autant et est très vite à nouveau en proie à la guerre civile opposant les libéraux et les conservateurs. Des troubles éclatent dans les différents états qui se trouvent isolés les uns des autres en l'absence d'un véritable réseau routier. Les échanges commerciaux entre états et les exportations sont par conséquent quasi inexistants, l'économie est au plus bas.
L'état de guerre est décrété en 1867 par le président libéral Mosquera. Il est renversé et envoyé en exil par le chef de l'armée, le général Santos Acosta qui juge ses mesures anticonstitutionnelles.
Le pays retrouve un semblant de calme et des réformes sociales améliorent notamment le système d'éducation mais cette paix est de courte durée et une nouvelle période guerre civile colombienne entre libéraux et conservateurs débute en 1876. Sept États se soulèvent contre le président Nuñez.
La victoire de ses troupes lui permet de modifier la Constitution et de supprimer une grande partie des pouvoirs accordés aux États fédérés. Le pouvoir est à nouveau centralisé ce qui marque le retour de la République de Colombie en 1886.

La République de Colombie

Cette période connue sous le nom de « Regeneración » permet au président d'exercer  le pouvoir exécutif à tous les niveaux puisque les États sont dirigés par un gouverneur qu'il désigne lui-même. Elle est également marquée par le retour en force de l’Église qui avait vu son influence restreinte sous l'ancienne constitution. Nuñez qui était membre du parti libéral souhaite s'allier les conservateurs nationalistes et crée le Parti National. Les libéraux radicaux sont non seulement écartés du pouvoir mais leurs leaders sont incarcérés ou envoyés en exil. Ils tentent de se soulever mais sont définitivement écrasés en 1895.
 
Quatre ans plus tard, le pays est une fois de plus à feu et à sang. La « Guerre des Mille jours » opposant  les libéraux soutenus par le Venezuela, le Nicaragua et l’Équateur au gouvernement à majorité conservatrice se solde par la victoire des troupes régulières. Les libéraux sont exclus de la politique et renoncent à tout conflit armé.
Le pays est exsangue et le Panama qui souhaite rétablir les échanges commerciaux grâce à la construction du canal et la ligne de chemin de fer qui traverse l'isthme en profite pour se séparer de la Colombie, avec l'appui des États-Unis.
 
La paix retrouvée, la Colombie peut enfin panser ses blessures et amorcer une série de réformes et de travaux (notamment la construction de lignes de chemin de fer et d'un réseau routier valable, l'installation du télégraphe, de la radio et du téléphone) qui vont redresser l'économie. 
Le pays profite des exportations de café, de viande et de bananes mais surtout de l'exploitation de ses réserves pétrolières.
Mais la répartition des richesses est inégale et le peuple souffrant de pauvreté amorce en 1918 un mouvement de grève qui va se prolonger pendant plus d'une décennie. La répression est souvent violente et c'est ainsi que l'armée reçoit l'ordre de tirer sur les grévistes qui paralysent les exportations de fruits (Massacre des bananeraies), faisant de 75 à 1000 victimes selon les sources. Ce tragique événement marque la fin de la grève et les salaires des ouvriers sont encore réduits. Cependant, il provoque également la colère du peuple et la victoire du libéral Enrique Olaya Herrera à l'élection présidentielle de 1930.
 
Le pays malmené et à l'économie défaillante doit en plus faire face à une nouvelle guerre. En effet, le Pérou qui souhaite se rendre maître d'une région appelée « trapèze amazonien » attaque la Colombie qui sort néanmoins victorieuse du conflit.
 
La paix signée, le président libéral Pumarejo entame une série de réformes connue sous le nom de « Révolution en marche » offrant de nombreuses libertés au peuple (liberté de culte, droit à la grève, ...). Le pays connaît une période d'apaisement même si des tensions existent toujours dans la sphère politique.
 
Malheureusement, l'assassinat du candidat libéral à l'élection présidentielle de 1950 met le feu aux poudres et des émeutes qui déboucheront sur une nouvelle guerre civile (La Violencia) éclatent dans le pays. La Colombie vit des heures sombres ponctuées par des coups d’État, la mise en place d'un gouvernement militaire et surtout la naissance de mouvements de résistance communistes émergeant des groupes de guérillas marxistes, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et l'Armée de Libération Nationale (ELN).
 
C'est dans ce contexte qu'au début des années 1980, la Colombie devient le principal acteur du narcotrafic en produisant et exportant plus de 70% de la cocaïne au niveau mondial.
Les guerres entre les principaux cartels Escobar et Cali, les tentatives de répression de la part du gouvernement mais également la corruption qui y règne font naître un climat d'insécurité dans tout le pays.
 
Une politique anti-narcotrafic est mise en place dans les années 1990 et une nouvelle constitution déclare la Colombie comme « État social de droit, organisée en République unitaire, décentralisée, démocratique, participative et pluraliste, fondée sur le respect de la dignité humaine ».
Plusieurs scandales vont cependant entacher le gouvernement malgré des tentatives d'améliorer la situation, de contrôler les cartels de la drogue et d'établir la paix avec les groupes paramilitaires.

Vie politique

La Colombie est une république dont le président est élu pour un mandat de quatre ans.
Le pouvoir exécutif est exercé par le président (actuellement Juan Manuel Santos, membre du Parti Social d'unité nationale qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2016 pour avoir entamé un processus de paix avec les FARC). Le président est chef de l’État et du gouvernement. 
 
Le pouvoir législatif est exercé par le Congrès comprenant le Sénat et la Chambre des Représentants.
 
Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême de justice, la Cour constitutionnelle et par le Conseil d’État.

Un peuple pauvre

Malgré une croissance positive reposant principalement sur le commerce extérieur, les richesses du pays sont mal réparties. Plus de 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
La Colombie profite de ses ressources naturelles dont les émeraudes, le pétrole et le charbon et de ses exportations de café, de bananes, de canne à sucre et de fleurs coupées. Cependant, la crise mondiale et la méfiance des investisseurs mettent un frein à une réelle reprise économique.
L'agriculture représente 6% du PIB contre 34% pour l'industrie et 60% pour les services.

Une culture métissée

La population totale de la Colombie dépasse les 48,5 millions d'habitants et connaît un taux d'accroissement naturel de 1,04%. la majorité des Colombiens vit dans la région des Andes et le long de la Mer des Caraïbes. En raison de l'exode rural amorcé vers 1950, la population est aujourd'hui majoritairement urbaine. Les plus grandes villes sont Bogotá (la capitale), Medellín, Cali, Barranquilla et Carthagène des Indes.
 
La diversité des origines des Colombiens (Amérindiens, Européens et Africains) a provoqué un  métissage qui concerne près de la moitié de la population. L'autre moitié est composée des descendants des colons (37%) et des descendants des esclaves noirs (10%).
Les peuples autochtones non métissés représentent moins de 3% de la population et sont généralement regroupés dans des réserves, comme les Wayuu, principal groupe amérindien de Colombie.
 
L'espagnol est la langue officielle et la plus importante langue maternelle des Colombiens. Cependant, une centaine de langues autochtones ont été recensées, principalement le quechua et les langues caribes, arawakiennes et chibchanes.
 
Depuis 1991, la liberté de culte est reconnue par la constitution et le christianisme a perdu son statut de religion d’État. Cependant plus de 90% des Colombiens sont restés chrétiens.
 
Malgré un long passé colonial, la Colombie a préservé de nombreuses traditions ancestrales notamment grâce à l'isolement géographique de ses différentes régions. La culture espagnole se reflète cependant dans son architecture, dans la musique et dans la danse.
 
La mixité des cultures est également présente dans la gastronomie et c'est pourquoi chaque région a ses propres spécialités culinaires comme l'ajiaco, une soupe de pommes de terre typique des Andes, les tamales, gâteaux de maïs entourés de feuille de bananier et cuits à la vapeur ou la bandeja paisa composé de plusieurs plats à base de riz, de viande, d’œuf frit, de haricots, ...

Tourisme

Les voyageurs peuvent obtenir un visa de 90 jours dans les aéroports sur présentation d'un billet d'avion aller et retour.
 
En raison de l'insécurité qui règne dans le pays et malgré l'amélioration de la situation, la Colombie n'est pas un pays attirant et sûr pour les touristes. La criminalité est très préoccupante et certaines zones sont fortement déconseillées, notamment toutes les régions proches des frontières et les quartiers populaires des grandes villes. La vigilance est de mise dans le reste du pays et il est conseillé de ne pas porter de signes extérieurs de richesse, de se pas se promener seul la nuit, de ne pas se laisser aborder dans la rue et de ne pas prendre des taxis non réservés par l'hôtel ou l'aéroport.
 
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire dans certaines régions du pays et il est recommandé d'être en ordre de vaccins contre la diphtérie-tétanos-poliomyélite, la tuberculose, la fièvre typhoïde, les hépatites virales et la rage. Il faut se protéger contre les piqûres de moustiques responsables du paludisme, de la dengue, du Chikungunya et du virus Zika.
 
Le tourisme est peu développé en Colombie et même inexistant dans certaines régions. Cependant, l'ouverture au monde et la timide amélioration de la sécurité ont permis au pays d'attirer des voyageurs qui sont séduits par les belles plages longeant la mer des Caraïbes ou par des treks dans la Cordillère des Andes.
Du carnaval de Barranquila à Carthagène des Indes la coloniale en passant par Medellín, la Ville de l'éternel printemps, ou le site archéologique de San Agustin, les touristes découvriront très vite que la Colombie n'est pas seulement un pays aux mains des cartels de la drogue et apprécieront la convivialité d'un peuple chaleureux.

Pays Colombie

colombie

La Colombie possède 33 départements, 94 districts, 10 municipalités et 1 299 villes.

La Colombie est un pays d'Amérique du Sud d'une superfice de 1 1141 748 km² (densité de 40 hab./km² environ).
La population de la Colombie est de 46 591 147 habitants au dernier recensement.
La capitale de la Colombie est la ville de Bogotá qui compte 6 778 691 habitants.

Le président de la République à régime présidentiel de la Colombie est Juan Manuel Santos.

Vous aimez ? Partagez !

Colombie

 « Liberté et Ordre »

La Colombie ou République de Colombie est un pays de l'Amérique du Sud partageant des frontières avec le Panama, le Venezuela, le Brésil, l’équateur et le Pérou. Elle s'ouvre sur la mer des Caraïbes et sur l'Océan Pacifique.

 

Pendant de longues décennies, la Colombie a été la proie de conflits sur fond de trafic de stupéfiants et de culture de cocaïne. A l'heure actuelle, la situation s'est nettement améliorée mais la criminalité reste préoccupante.

La Colombie en un coup d’œil

 République présidentielle

Capitale : Bogotá

Divisions administratives :32 départements et 1 district (Bogotá)

Population : plus de 48 millions d'habitants

Langue principale : espagnol

Religion principale: christianisme

Président actuel : Juan Manuel Santos

Monnaie : peso colombien (1 peso = 100 centavos)

Conversion en euro : 1.000 pesos = 0,29 euro

Tourisme :en raison du taux de criminalité et des risques d'attentats, la plus grande vigilance est de rigueur sur tout le territoire. Certaines zones formellement déconseillées, notamment les frontières et les quartiers populaires de Bogotá Des risques sanitaires dus aux piqûres de moustique sont également importants.

Cinq grandes régions géographiques

Située dans le coin nord-ouest du continent sud-américain, la Colombie profite d'une ouverture à la fois sur la Mer des Caraïbes, également appelée mer des Antilles, appartenant à l'océan Atlantique et sur l'Océan Pacifique. Au total, le pays possède 2.900 kilomètres de littoral.

Plusieurs archipels et îles isolées sont également rattachés à la Colombie, notamment l'archipel San Andrés, Providencia et Santa Catalina situé dans la mer des Caraïbes.

 

La Colombie présente cinq reliefs bien différenciés :

 

  • La côte Pacifique se présente sous la forme d'une longue bande côtière qui ne dépasse pas les 150 kilomètres de large. Elle s'étend du Panama à l’Équateur et est blottie entre l'océan et les premiers sommets de la cordillère andine qui descend parfois jusqu'au rivage. La région du Pacifique est recouverte de mangroves (forêts humides) et de plaines parsemées de cours d'eau au puissant débit.

  • La côte caribéenne forme l'extrémité nord du pays. Le littoral marécageux est bordé par les hautes montagnes de la sierra Nevada de Santa Marta légèrement isolée de la cordillère. C'est dans cette région que se situe les deux plus hauts sommets du pays, le Pic Cristóbal Colón qui culmine à 5.775 mètres d'altitude et le Pic Simón Bolívar à 5.774 mètres. Ce massif montagneux se caractérise par sa succession d'écosystèmes, des neiges éternelles couronnant les sommets jusqu'aux broussailles de montagne en bordure de l'océan. Entre les deux, nous retrouvons des forêts tropicales, des tourbières, des zones de pâture d'altitude et une impressionnante forêt de brouillard à l'humidité constante et élevée. Au sud du massif montagneux, on retrouve les plaines alluviales marécageuses voire inondées durant les crues du Rio Magdalena. Enfin, le désert de La Guajira, une péninsule dans l'extrême nord est connu pour la mine de charbon bitumineux à ciel ouvert de Cerrejón. C'est la seule région aride de Colombie.

  • La région des Andes occupe le centre du pays et regroupe la plus grande partie des Colombiens. Le massif s'étend sur un axe nord-sud et est divisé en trois zones parallèles, la Cordillère occidentale bordant le littoral Pacifique, la Cordillère centrale et la Cordillère orientale. Elles sont séparées par les vallées des rios Cauca, Patia et Magdalena.

  • La région Orénoquie est traversée par le fleuve Orénoque qui va se jeter dans l'Océan Atlantique au Venezuela. Elle se caractérise par les immenses étendues de llanos, des plaines herbeuses et marécageuses permettant une culture intensive des terres.

  • La région Amazonique recouverte par la forêt amazonienne.

 

La Colombie profite d'un climat de type tropical mais il existe cependant de grandes différences selon les régions, selon l'exposition au vent et selon l'altitude. C'est ainsi que la température moyenne est de 26° sur la côte atlantique et de 14° à Bogotá située à 2.600 mètres d'altitude. La température continue à tomber en moyenne de 2° par 300 mètres jusqu'aux glaciers.

Le pays connaît deux saisons des pluies, en automne et au printemps.

 

La faune et la flore de la Colombie sont aussi diversifiées que son climat et son relief. On y retrouve notamment une incroyable variété d'amphibiens, de nombreux oiseaux dont le condor géant et le colibri, des tapirs, des pumas, des ours, les dauphins roses et différentes espèces de singes ainsi que des reptiles dont plusieurs caïmans.

La flore colombienne est reconnue pour être particulièrement riche, avec plus de 130.000 variétés de plantes et d'arbres répertoriées dont un grand nombre d'espèces endémiques.

Une origine incertaine

L'origine du peuplement de la Colombie reste  floue comme pour tous les pays du continent américain. En effet, différentes théories s'affrontent. Très longtemps, l'hypothèse de la traversée du Détroit de Béring par des peuples asiatiques durant la dernière glaciation a été privilégiée. Ces peuples auraient ensuite migré vers le sud, peuplant ainsi tout le continent.
Des découvertes récentes ont permis d'établir que cette théorie est fausse, du moins partiellement, et que le peuplement avait déjà débuté bien avant l'arrivée des Asiatiques durant le 11ème millénaire avant notre ère. Les grottes du Blue Fish au Canada et le site de Monte Verde au Chili étaient déjà occupés avant 15.000 avant JC.
De nombreux historiens estiment que l'Amérique n'a pas eu un peuplement unique. Au cours de la préhistoire, des hommes seraient arrivés, les uns à pied par le Détroit de Béring et les autres en bateau depuis la Polynésie, la Mélanésie et/ou l'Afrique.
A l'heure actuelle, il est donc difficile de retracer avec précision l'histoire précolombienne de la Colombie.
 
En revanche, il est vraisemblable que les premiers habitants de la Colombie se sont installés sur le littoral bordant la Mer des Caraïbes aux alentours de 20.000 avant JC avant d'occuper rapidement l'intérieur du pays. Des traces d'occupation humaine et notamment des pointes bifaciales datées de 12.000 avant JC ont été retrouvées dans la grotte El Abra ainsi que dans les abris de la Sábana près de Bogotá, de Tibitó et de Tequendama où des ossements humains datés de -7000 ont été mis au jour.
 
D'abord nomades et chasseurs, les peuples ancestraux de Colombie se sédentarisent et deviennent des agriculteurs aux environs de 5.000 avant JC. Ils s'installent notamment dans le massif montagneux de la Serrania de San Jacinto et à Puerto Hormiga à proximité de la région des Caraïbes. 

Les différentes civilisations précolombiennes de Colombie

La découverte du site archéologique de San Agustín comprenant 600 sculptures monumentales pouvant mesurer 4 mètres de haut ainsi que des tumuli et différentes structures funéraires d'une grande complexité confirme la présence humaine dans la partie méridionale des Andes dès 1.100 avant JC. Ce vaste complexe religieux comprenant une nécropole réservée à une classe sociale élevée a probablement été utilisée jusqu'au début du 10ème siècle de notre ère et le site a été totalement abandonné vers 1300 pour une raison inconnue. On y vénérait les ancêtres et la terre était considérée comme sacrée. Des résidences jouxtaient les bâtiments à vocation religieuse.

L'étude de cet ensemble redécouvert au 19ème siècle a permis d'établir l'existence d'une société structurée et hiérarchisée possédant des compétences techniques remarquables et une grande créativité artistique. Le site qui n'a pas encore été complètement fouillé garde cependant tout son mystère.

 

Une culture assez similaire à celle de San Agustin s'est développée durant le premier millénaire à Tierradentro. Le site est remarquable par ses nombreux hypogées, des tombes creusées sur les sommets ou dans les flancs des collines. Le rituel funéraire comprenait probablement deux étapes, l'exposition du corps, de nourriture et de biens personnels dans une première sépulture peu profonde et ensuite l'enterrement dans l'hypogée collectif qui contenait des urnes renfermant les ossements. Cette civilisation a également disparu dans des circonstances imprécises.

 

Un peu plus tardive, la civilisation des Tayronas est implantée vers 1.200 dans le nord de la Colombie, le long de la côte et sur les flancs nord de la Sierra Nevada de Santa Marta. Les cités tayronas témoignent de connaissances architecturales et techniques avancées. Les habitations sont notamment pourvues d'eau acheminée par des canalisations et la région est dotée d'un réseau routier important. La société est hiérarchisée et chaque cité ou village doit fournir des hommes qui sont formés pour devenir des guerriers appelés Manicatos capables de défendre la nation tayrona.

Les villes conservent une administration individuelle et sont gouvernées par un chef mais les prêtres étaient fort influents et la vie du peuple était régi selon les volontés des dieux.

Les Tayronas sont également d'habiles artisans qui excellent dans l'art de l'orfèvrerie et dans le tissage. Ils vivaient en autarcie lorsque le conquistador espagnol Rodrigo de Bastidas les découvre en 1528. En deux décennies, la civilisation tayrona est détruite et les quelques survivants se réfugient dans les montagnes ou sont assimilés aux colons.

 

Contemporains des Tayronas, les Muiscas ou Chibchas occupent le centre du pays et se divisent en deux confédérations, Bogotá et Tunja comprenant au total 56 tribus. Les deux civilisations présentent des similitudes culturelles mais les Muiscas atteignent un haut niveau de développement qui va influencer -et influence toujours- la société colombienne. Les Muiscas bénéficient d'un gouvernement central fort et les décisions sont prises par le Zipa ou le Zaque (les chefs des deux confédérations) qui instaurent les lois. Tous les hommes doivent contribuer en payant un tribut et en prêtant main forte en cas de guerre ou de disette. En temps normal, chaque habitant était libre de pêcher, de chasser et de commercer pour son propre compte. La paix régnait la plupart du temps.

 

C'est dans cette région que les Espagnols pensent trouver le fameux Eldorado et ses cités d'or vanté par Marco Polo. En réalité, l'explorateur se trouvait en Birmanie lorsqu'il a décrit les pagodes aux toits recouverts d'or et non en Amérique.

Pendant plusieurs siècles, la légende va rester vivace, alimentée par la coutume Muisca qui voulaient que leur chef (zipa) soit recouvert d'or le jour de son intronisation. Il se baignait ensuite dans la lagune qui se recouvrait à son tour d'or.

 

Dans les cordillères occidentale et centrale, la civilisation des Quimbayas vit en tribus regroupées en caciquats, eux-mêmes réunis en juntes. Ils sont chasseurs, pêcheurs et agriculteurs et connaissent la métallurgie, le travail du bambou et le tissage. Ils utilisent l'or trouvé dans les rivières pour leurs bijoux et pour fabriquer des figurines en utilisant la technique de la cire perdue.

Lors de la conquête espagnole, ils ont été victimes de la politique de l'encomienda consistant à déplacer une population pour l'obliger à travailler gratuitement dans des mines ou dans des champs appartenant aux colons. Malgré quelques tentatives de rébellion vite réprimées, les Quimbayas disparurent presque totalement au début du 17ème siècle, moins de cent ans après l'arrivée des Conquistadors.

 

Plus au nord, la civilisation des Zenús repose sur un gouvernement central composé des caciques des principaux territoires. Ils ont réussi à dompter les crues et les inondations grâce à un système complexe de canaux et un réseau permettant de relier les différentes villes indépendantes les unes des autres. Chaque cité avait sa spécialité comme le tissage, la poterie ou la fabrication d'objets en or ce qui favorisait les échanges et le commerce dans le pays. La ville de Faraquiel était le centre religieux commun des Zenús.

 

La culture Tolima installée le long du rio Magdalena remonte au 8ème millénaire avant notre ère. Elle se caractérise par une société hiérarchisée et par la culture de maïs, de manioc, de pommes de terre et de fruits. Les Tolimas excellaient en poterie, dans l'art pariétal et dans la fabrication de bijoux. Tous ces arts se caractérisent par la représentation schématique de l'homme.

 

Le long de la frontière équatoriale, la culture Nariño a produit une céramique remarquable à motifs géométriques. Malheureusement, elle a été exterminée par le conquistador Sebastian de Belalcazar en 1535. Cette culture est très proche de celle de Tumaco-La Tolita.

 

Toute la partie Pacifique de la Colombie est inhabitée durant la période précolombienne.

L'arrivée des Européens

En 1499, l'Espagnol, Alonso de Ojeda, débarque au Cap de la Vela situé au nord de la Péninsule de Guajira. Il ouvre ainsi la voie à la conquête et à la colonisation du pays. Les conquistadors espagnols espèrent découvrir de l'or et s'enrichir. Très vite, plusieurs villes sont fondées le long du golfe d'Uraba et, en 1533, Carthagène des Indes devient un port négrier et un avant-poste important du Royaume d'Espagne qui prend ses quartiers en Amérique du Sud. Son opulence attire les pirates et les corsaires qui l'attaquent à maintes reprises. 
 
Les Espagnols avancent vers l'intérieur des terres et soumettent les peuples amérindiens. Cependant, plusieurs explorateurs partis de Santa Marta, du Pérou et du Venezuela revendiquent les mêmes territoires ce qui oblige Charles Quint à trancher et à les attribuer au gouverneur de Santa Marta.
Cette décision ne met pas fin aux querelles et il faut attendre la création de la « real audiencia de Santa Fe de Bogotá », une juridiction suprême de la Couronne espagnole en 1549 pour pacifier la Colombie.

Le Royaume de la Nouvelle-Grenade

Bogotá qui avait été fondée en 1538 devient la « très noble, très loyale et ville ancienne du Nouveau Règne » et obtient par la suite le statut de capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade en 1717.
 
Le Royaume de la Nouvelle-Grenade fondé en 1550 regroupe les territoires de la Colombie et de l’Équateur ainsi qu'une partie du Venezuela. A cette époque, la population amérindienne se réduit considérablement tandis que les premiers esclaves originaires d'Afrique sont expédiés dans le pays pour travailler dans les mines d'or. Si ce métal précieux est au centre de toutes les préoccupations, l'agriculture contribue également à l'essor économique de la Colombie. Les terres sont confisquées aux Indiens qui doivent désormais travailler pour les riches propriétaires espagnols qui créent des plantations de café, de coton et de tabac. Les Amérindiens qui tentent de résister sont simplement exterminés. On estime qu'en moins d'un siècle, 85% de la population autochtone a disparu. Les survivants qui sont minoritaires et ont perdu leur culture traditionnelle sont regroupés dans la Sierra Nevada de Santa Marta et dans la Péninsule de Guajira.
Seuls les peuples vivant dans la forêt amazonienne et dans les llanos encore inexplorés ne sont pas touchés par la civilisation européenne avant le 19ème siècle.
 
En 1700, les Bourbons montent sur le trône espagnol et modifient la politique coloniale, estimant que les territoires d'outre-mer doivent servir uniquement à renflouer les caisses. De nouveaux impôts sont levés tandis que les colonies sont regroupées en vice-royautés dont la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade. La colonie qui perd régulièrement des territoires doit affronter non seulement une guerre entre l'Espagne et le Royaume de Grande-Bretagne dans la mer des Caraïbes (guerre de l'oreille de Jenkins) mais également subir les réformes imposées par la Couronne.
 
C'est dans ce contexte qu'éclate la « révolte des Comuneros » en 1781. Si dans un premier temps, c'est la classe sociale pauvre qui se soulève, elle est vite rejointe par les commerçants et même par des personnalités importantes. Devant l'ampleur du mouvement, le gouvernement accepte la négociation et les accords de Zipaquira accordant notamment la liberté du commerce, la diminution des impôts et la cession des salines aux Indiens sont signés.
Mais le vice-roi rend l'accord caduque affirmant que celui-ci a été conclu sous la menace et envoie une expédition punitive particulièrement violente à Carthagène.
 
Au même moment, l'Europe est à feu et à sang et l'Espagne subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar pendant les guerres napoléoniennes. Les colonies sont laissées à l'abandon ce qui favorise les premiers mouvements indépendantistes.

Vers l'indépendance

La situation de l'Espagne est catastrophique et le roi est retenu captif à Valençay ce qui permet à chaque cité-capitale de se choisir son propre gouvernement et de se proclamer en tant que junte. C'est ainsi que Carthagène devient la première junte de la Nouvelle-Grenade en 1810, rapidement suivie par les autres villes dont Bogotá.  Très vite, la plupart des provinces de la Nouvelle-Grenade se déclarent indépendantes, autonomes et égales.
Tout aussi rapidement, des discordes apparaissent et laissent la place à une première guerre civile.
 
En 1813, le vent tourne en Europe et Napoléon essuie de nombreuses défaites notamment sur le front russe. Les Espagnols partent à la reconquête des territoires perdus sur le continent mais également dans les colonies. La répression est violente et de nombreux patriotes sont exécutés ou s'enfuient. L'armée espagnole pille les colonies ce qui provoque la colère de la population.

La Grande Colombie

Simon Bolivar qui est une figure majeure de l'émancipation des pays d'Amérique du Sud va venir en libérateur de la Colombie en 1819. En moins de deux mois, il s'empare de Bogotá, capitale de la Nouvelle-Grenade, tandis que le vice-roi est en fuite. La campagne de libération se poursuit et les villes sont libérés les unes après les autres.
Le projet de fonder la République de Colombie comprenant les territoires actuels du pays mais également le Venezuela (Grande Colombie) prend forme et Simon Bolivar en devient le président en octobre 1821.  D'autres régions s'ajoutent aux deux premiers pays et la Grande Colombie devient un immense territoire difficilement contrôlable en l'absence de Bolivar parti libérer le Pérou. A son retour, la situation est chaotique et Bolivar doit improviser des mesures qui sont souvent mal acceptées. Les différentes régions réclament leur indépendance  et en 1830, à la mort de Bolivar vaincu par la tuberculose, la Grande Colombie ne regroupe plus que l'actuelle Colombie, le Panama et une petite partie du Nicaragua.

La République de Nouvelle-Grenade

Le 20 octobre 1831, la République de Nouvelle-Grenade est proclamée ce qui n'apaise pas les tensions pour autant puisque le pays est immédiatement en guerre avec l’Équateur qui revendique des territoires. Malgré la victoire de la Nouvelle-Grenade, les relations entre les deux pays restent tendues jusqu'en 1916.
 
En 1832, le général Santander succède à Bolivar à la tête du pays. Il entreprend des réformes pour favoriser l'éducation et pour redynamiser l'économie. Ses successeurs moins populaires prennent des mesures peu appréciées par le peuple et le pays est à nouveau en proie à la guerre civile (Guerre des Suprêmes) de 1839 à 1842. A l'issue du conflit, le gouvernement modifie la constitution et adopte un régime autoritaire.
Par la suite, la politique s’adoucit et des libertés sont accordées. En revanche, le pouvoir de l’Église est restreint.

Les États-Unis de Colombie

En 1851, c'est au tour des propriétaires terriens de se révolter suite à l'abolition de l'esclavage qui les prive d'une main d’œuvre gratuite. Les provinces veulent également plus d'autonomie et le gouvernement finit par céder. Le pays devient un état confédéré ce qui ne satisfait pas entièrement les provinces et une guerre civile opposant libéraux et conservateurs éclate en 1860. Elle va mener à une nouvelle modification de la Constitution et à la naissance des États-Unis de Colombie.
 
Le pays n'est pas pacifié pour autant et est très vite à nouveau en proie à la guerre civile opposant les libéraux et les conservateurs. Des troubles éclatent dans les différents états qui se trouvent isolés les uns des autres en l'absence d'un véritable réseau routier. Les échanges commerciaux entre états et les exportations sont par conséquent quasi inexistants, l'économie est au plus bas.
L'état de guerre est décrété en 1867 par le président libéral Mosquera. Il est renversé et envoyé en exil par le chef de l'armée, le général Santos Acosta qui juge ses mesures anticonstitutionnelles.
Le pays retrouve un semblant de calme et des réformes sociales améliorent notamment le système d'éducation mais cette paix est de courte durée et une nouvelle période guerre civile colombienne entre libéraux et conservateurs débute en 1876. Sept États se soulèvent contre le président Nuñez.
La victoire de ses troupes lui permet de modifier la Constitution et de supprimer une grande partie des pouvoirs accordés aux États fédérés. Le pouvoir est à nouveau centralisé ce qui marque le retour de la République de Colombie en 1886.

La République de Colombie

Cette période connue sous le nom de « Regeneración » permet au président d'exercer  le pouvoir exécutif à tous les niveaux puisque les États sont dirigés par un gouverneur qu'il désigne lui-même. Elle est également marquée par le retour en force de l’Église qui avait vu son influence restreinte sous l'ancienne constitution. Nuñez qui était membre du parti libéral souhaite s'allier les conservateurs nationalistes et crée le Parti National. Les libéraux radicaux sont non seulement écartés du pouvoir mais leurs leaders sont incarcérés ou envoyés en exil. Ils tentent de se soulever mais sont définitivement écrasés en 1895.
 
Quatre ans plus tard, le pays est une fois de plus à feu et à sang. La « Guerre des Mille jours » opposant  les libéraux soutenus par le Venezuela, le Nicaragua et l’Équateur au gouvernement à majorité conservatrice se solde par la victoire des troupes régulières. Les libéraux sont exclus de la politique et renoncent à tout conflit armé.
Le pays est exsangue et le Panama qui souhaite rétablir les échanges commerciaux grâce à la construction du canal et la ligne de chemin de fer qui traverse l'isthme en profite pour se séparer de la Colombie, avec l'appui des États-Unis.
 
La paix retrouvée, la Colombie peut enfin panser ses blessures et amorcer une série de réformes et de travaux (notamment la construction de lignes de chemin de fer et d'un réseau routier valable, l'installation du télégraphe, de la radio et du téléphone) qui vont redresser l'économie. 
Le pays profite des exportations de café, de viande et de bananes mais surtout de l'exploitation de ses réserves pétrolières.
Mais la répartition des richesses est inégale et le peuple souffrant de pauvreté amorce en 1918 un mouvement de grève qui va se prolonger pendant plus d'une décennie. La répression est souvent violente et c'est ainsi que l'armée reçoit l'ordre de tirer sur les grévistes qui paralysent les exportations de fruits (Massacre des bananeraies), faisant de 75 à 1000 victimes selon les sources. Ce tragique événement marque la fin de la grève et les salaires des ouvriers sont encore réduits. Cependant, il provoque également la colère du peuple et la victoire du libéral Enrique Olaya Herrera à l'élection présidentielle de 1930.
 
Le pays malmené et à l'économie défaillante doit en plus faire face à une nouvelle guerre. En effet, le Pérou qui souhaite se rendre maître d'une région appelée « trapèze amazonien » attaque la Colombie qui sort néanmoins victorieuse du conflit.
 
La paix signée, le président libéral Pumarejo entame une série de réformes connue sous le nom de « Révolution en marche » offrant de nombreuses libertés au peuple (liberté de culte, droit à la grève, ...). Le pays connaît une période d'apaisement même si des tensions existent toujours dans la sphère politique.
 
Malheureusement, l'assassinat du candidat libéral à l'élection présidentielle de 1950 met le feu aux poudres et des émeutes qui déboucheront sur une nouvelle guerre civile (La Violencia) éclatent dans le pays. La Colombie vit des heures sombres ponctuées par des coups d’État, la mise en place d'un gouvernement militaire et surtout la naissance de mouvements de résistance communistes émergeant des groupes de guérillas marxistes, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et l'Armée de Libération Nationale (ELN).
 
C'est dans ce contexte qu'au début des années 1980, la Colombie devient le principal acteur du narcotrafic en produisant et exportant plus de 70% de la cocaïne au niveau mondial.
Les guerres entre les principaux cartels Escobar et Cali, les tentatives de répression de la part du gouvernement mais également la corruption qui y règne font naître un climat d'insécurité dans tout le pays.
 
Une politique anti-narcotrafic est mise en place dans les années 1990 et une nouvelle constitution déclare la Colombie comme « État social de droit, organisée en République unitaire, décentralisée, démocratique, participative et pluraliste, fondée sur le respect de la dignité humaine ».
Plusieurs scandales vont cependant entacher le gouvernement malgré des tentatives d'améliorer la situation, de contrôler les cartels de la drogue et d'établir la paix avec les groupes paramilitaires.

Vie politique

La Colombie est une république dont le président est élu pour un mandat de quatre ans.
Le pouvoir exécutif est exercé par le président (actuellement Juan Manuel Santos, membre du Parti Social d'unité nationale qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2016 pour avoir entamé un processus de paix avec les FARC). Le président est chef de l’État et du gouvernement. 
 
Le pouvoir législatif est exercé par le Congrès comprenant le Sénat et la Chambre des Représentants.
 
Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême de justice, la Cour constitutionnelle et par le Conseil d’État.

Un peuple pauvre

Malgré une croissance positive reposant principalement sur le commerce extérieur, les richesses du pays sont mal réparties. Plus de 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
La Colombie profite de ses ressources naturelles dont les émeraudes, le pétrole et le charbon et de ses exportations de café, de bananes, de canne à sucre et de fleurs coupées. Cependant, la crise mondiale et la méfiance des investisseurs mettent un frein à une réelle reprise économique.
L'agriculture représente 6% du PIB contre 34% pour l'industrie et 60% pour les services.

Une culture métissée

La population totale de la Colombie dépasse les 48,5 millions d'habitants et connaît un taux d'accroissement naturel de 1,04%. la majorité des Colombiens vit dans la région des Andes et le long de la Mer des Caraïbes. En raison de l'exode rural amorcé vers 1950, la population est aujourd'hui majoritairement urbaine. Les plus grandes villes sont Bogotá (la capitale), Medellín, Cali, Barranquilla et Carthagène des Indes.
 
La diversité des origines des Colombiens (Amérindiens, Européens et Africains) a provoqué un  métissage qui concerne près de la moitié de la population. L'autre moitié est composée des descendants des colons (37%) et des descendants des esclaves noirs (10%).
Les peuples autochtones non métissés représentent moins de 3% de la population et sont généralement regroupés dans des réserves, comme les Wayuu, principal groupe amérindien de Colombie.
 
L'espagnol est la langue officielle et la plus importante langue maternelle des Colombiens. Cependant, une centaine de langues autochtones ont été recensées, principalement le quechua et les langues caribes, arawakiennes et chibchanes.
 
Depuis 1991, la liberté de culte est reconnue par la constitution et le christianisme a perdu son statut de religion d’État. Cependant plus de 90% des Colombiens sont restés chrétiens.
 
Malgré un long passé colonial, la Colombie a préservé de nombreuses traditions ancestrales notamment grâce à l'isolement géographique de ses différentes régions. La culture espagnole se reflète cependant dans son architecture, dans la musique et dans la danse.
 
La mixité des cultures est également présente dans la gastronomie et c'est pourquoi chaque région a ses propres spécialités culinaires comme l'ajiaco, une soupe de pommes de terre typique des Andes, les tamales, gâteaux de maïs entourés de feuille de bananier et cuits à la vapeur ou la bandeja paisa composé de plusieurs plats à base de riz, de viande, d’œuf frit, de haricots, ...

Tourisme

Les voyageurs peuvent obtenir un visa de 90 jours dans les aéroports sur présentation d'un billet d'avion aller et retour.
 
En raison de l'insécurité qui règne dans le pays et malgré l'amélioration de la situation, la Colombie n'est pas un pays attirant et sûr pour les touristes. La criminalité est très préoccupante et certaines zones sont fortement déconseillées, notamment toutes les régions proches des frontières et les quartiers populaires des grandes villes. La vigilance est de mise dans le reste du pays et il est conseillé de ne pas porter de signes extérieurs de richesse, de se pas se promener seul la nuit, de ne pas se laisser aborder dans la rue et de ne pas prendre des taxis non réservés par l'hôtel ou l'aéroport.
 
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire dans certaines régions du pays et il est recommandé d'être en ordre de vaccins contre la diphtérie-tétanos-poliomyélite, la tuberculose, la fièvre typhoïde, les hépatites virales et la rage. Il faut se protéger contre les piqûres de moustiques responsables du paludisme, de la dengue, du Chikungunya et du virus Zika.
 
Le tourisme est peu développé en Colombie et même inexistant dans certaines régions. Cependant, l'ouverture au monde et la timide amélioration de la sécurité ont permis au pays d'attirer des voyageurs qui sont séduits par les belles plages longeant la mer des Caraïbes ou par des treks dans la Cordillère des Andes.
Du carnaval de Barranquila à Carthagène des Indes la coloniale en passant par Medellín, la Ville de l'éternel printemps, ou le site archéologique de San Agustin, les touristes découvriront très vite que la Colombie n'est pas seulement un pays aux mains des cartels de la drogue et apprécieront la convivialité d'un peuple chaleureux.