Pays Brésil

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Le Brésil possède 5 régions, 27 états et 10 017 villes.

Le Brésil est un pays d'Amérique du Sud d'une superfice de 8 514 876 km² (densité de 23 hab./km² environ).
La population du Brésil est de 193 946 886 habitants au dernier recensement.
La capitale du Brésil est la ville de Brasilia qui compte 2 562 963 habitants.

La présidente de la République fédérale du Brésil est Dilma Rousseff.

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Brésil

« Ordre et progrès »
Le Brésil ou République fédérative du Brésil est un pays du sous-continent de l'Amérique du Sud compris entre l'équateur et le tropique du Capricorne. Il partage des frontières avec l'Uruguay, l'Argentine, le Paraguay, la Bolivie, le Pérou, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Surinam et la Guyane française. Sa façade orientale est bordée par l'Océan Atlantique sur près de 7.500 km.

Le Brésil en un coup d’œil

République présidentielle fédérale

Capitale : Brasília

Divisions administratives : 26 États et un district fédéral

Population : plus de 204 millions d'habitants

Langue principale : portugais brésilien

Religion principale: christianisme

Président actuel : Michel Temer

Monnaie : Réal (1 réal = 100 centavos)

Conversion en euro : 100 réals = 27 euros

Tourisme : les touristes doivent être vigilants car ils peuvent être victimes de vols parfois avec violence voire de meurtres. Les favelas, les zones frontalières et les régions du nord-ouest sont déconseillées. Il est important de se protéger contre les piqûres de moustiques.

Un pays de démesure

Avec 8.514.876 km², le Brésil est le cinquième plus grand pays du monde et le plus grand de l'Amérique latine. Il représente plus de 43% de la superficie totale de l'Amérique du Sud. Le pays possède également quelques îles situées au large de ses côtes ainsi que l'archipel Fernando de Noronha remarquable pour son environnement ce qui lui a valu d'être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Ce vaste territoire présente tout naturellement une grande variété de paysages, de la savane aux mangroves (forêts humides) en passant par les forêts tropicales. Son relief est cependant relativement plat et seul le nord du pays ainsi qu'une zone bordant la bande côtière possèdent des hautes montagnes. Le plus haut sommet du pays , le Pico da Neblina (Pic des Brumes) se situe à la frontière vénézuélienne et culmine à 2.994 mètres d'altitude. Ce pic émerge du massif montagneux Serra Imeri et fait partie du Parc national Pico da Neblina.

La chaîne délimitant le littoral présente une grande diversité de relief et d'altitude. Son point culminant, le Pic de la Bandeira est à 2.890 mètres d'altitude.

 

Le reste du pays est partagé entre les vastes plaines s'étendant le long du littoral, dans le bassin amazonien et dans le Pantanal et deux immenses plateaux, le plateau des Guyanes et le plateau brésilien.

  • Le bassin amazonien est constitué d'une plaine bordée de plateaux et traversée par l'Amazone, le second plus long fleuve du monde après le Nil, et ses affluents. L'Amazone qui mesure 6.437 km de long prend sa source dans les Andes péruviennes et se jette dans l'Océan Atlantique, près de l'équateur. Ce fleuve est remarquable par son débit élevé, sa profondeur atteignant les 80 mètres, par ses innombrables îles et par sa largeur pouvant atteindre les 10 kilomètres (et 40 km durant les crues) ce qui permet aux navires de le remonter sur plus de 4.500 km dans l'intérieur des terres (jusqu'à Iquitos pour les ferrys et au moins jusqu'à Achual pour les bateaux de dimensions plus modestes). L'Amazone traverse la forêt tropicale et apporte l'humidité nécessaire à sa végétation luxuriante, principalement durant les crues, lorsque les berges sont inondées. Cette région forme un extraordinaire biotope et abrite une faune et une flore extraordinaires. On recense des dizaines de milliers de végétaux différents, plusieurs millions d'espèces d'insectes et plus de 2.000 oiseaux ou mammifères. L'Amazone abrite notamment des anacondas, des piranhas et une colonie de Botos, une variété de dauphins d'eau douce pouvant dépasser les 2,5 mètres. On estime que 25% des espèces animales du monde sont représentés dans le bassin amazonien.

    L'Amazone se caractérise également par la diversité des couleurs de ses eaux parfois noires quand elles charrient des végétaux, parfois blanches ocres lorsque l'argile reste en suspension et parfois transparentes. Ces différences sont particulièrement évidentes lorsque les eaux se rencontrent aux confluents des différents rios.

    En se rapprochant de la mer, l'Amazone inonde les plaines d'où émergent seulement les cimes des arbres et quelques îles. Son embouchure imbriquée dans celle du Para est estimée à plus ou moins 300 kilomètres et isole l'île côtière de Marajo du continent. Marajo est recouverte à l'est de forêts impénétrables et à l'ouest de plages de sable et de mangroves peuplées d'ibis rouges, symbole de l'île.

  • La plaine du Pantanal forme une immense zone de prairies et de savanes inondables dans le centre-ouest du Brésil. Plus grande zone humide du monde de plus ou moins 200.000 km² , elle couvre également une partie du Paraguay et de la Bolivie. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Ce territoire est complètement submergé pendant quatre mois par an, pendant la période de crues des différents cours d'eau qui le traverse. Il abrite différents biotopes, des plaines herbeuses aux forêts galerie dont les canopées (partie supérieure) forment un dôme au-dessus des rivières. La plaine est d'une importance écologique capitale d'autant plus qu'une grande partie est quasi inaccessible et donc parfaitement préservée. On y a recensé plus de 3.500 espèces de végétaux dont certains en danger ainsi que plusieurs centaines de poissons, de reptiles et d'oiseaux différents dont une grande variété de perroquets comme l'ara hyacinthe, le plus grand perroquet du monde pouvant atteindre 1 mètre de haut qui est en danger d'extinction. Parmi les mammifères qui habitent le Pantanal, notons la présence de jaguars, de cerfs du Pantanal, de loutres géantes, de singes hurleurs, de paresseux, de pumas, de tatous et de capybaras, les plus gros rongeurs.

  • La bande côtière est relativement étroite. On y retrouve les splendides plages de sable fin bordant les villes côtières et stations balnéaires ou blotties contre d'immenses dunes. A certains endroits du littoral, les plateaux s'avancent jusque dans l'océan et forment ainsi des lagunes et des baies .

  • Le plateau des Guyanes couvre une partie du nord du Brésil. Il se présente sous la forme d'une chaîne montagneuse d'une altitude moyenne de 2.000 mètres qui s'étend également au Venezuela, en Colombie, en Guyana, en Guyane française et au Suriname. Il se caractérise par les « tepuys », des sommets généralement plats en forme de tables et aux versants abrupts conséquences de la distorsion du continent américain qui a morcelé le plateau et a soulevé d'immenses blocs. Ces sommets fréquemment balayés par les vents et la pluie abritent cependant une végétation endémique typique des sols pauvres assez clairsemée offrant un saisissant contraste avec la forêt vierge de type tropical humide qui s'étend à leurs pieds et qui rejoint la forêt amazonienne.

  • Le plateau brésilien occupe le centre du Brésil et se prolonge en direction du sud et de l'est. Cet immense plateau qui couvre quasiment la moitié du pays se compose de plusieurs secteurs :

    • le plateau central caractérisé par des sommets de faible altitude fortement érodés appelés « chapades ». Les sommets aplatis aux versants rectilignes forment d'étroites vallées encaissées. La Chapada Diamantina protégée par un parc national éponyme est la plus grande chapade du Brésil

    • on retrouve également un relief relativement bas en forme de chapadas dans le nord-est du pays

    • les Rios Paraná et Uruguay ainsi que leurs affluents forment des « cuestas » dans le sud du pays. Les cuestas se caractérisent par des vallées aux pentes douces

    • les plateaux situés dans l'est et dans le sud du pays qui sont séparés du littoral par un massif montagneux

    • une région de collines formant le bouclier du Rio Grande do Sul situé à l'extrême sud du pays

En raison de sa situation géographique, le Brésil possède un climat essentiellement de type tropical de savane avec une saison sèche et une saison humide mais on observe cependant de grandes différences entre le nord et le sud du pays. Le bassin amazonien a un climat équatorial chaud et humide avec une période de mousson. Le sud du pays profite d'un climat tempéré subtropical avec une température moyenne estivale de 24° et hivernale de 15°. Dans toutes les autres régions du pays, la température moyenne annuelle avoisine les 25° avec des pics atteignant les 40°.

Une origine controversée

Différentes campagnes de fouilles archéologiques ont mis au jour de nombreux vestiges mais aujourd'hui encore, l'origine du peuplement des Amériques et donc du Brésil reste objet de controverses.

Si la théorie de l'homme arrivant sur le continent en passant par le Détroit de Béring depuis la Sibérie vers 15.000 avant notre ère reste l'hypothèse la plus souvent avancée, différentes recherches plus récentes la rendent bancale. La découverte de vestiges datés de +/- 50.000 ans sur le site de Petra Furada à Piaui, dans le nord-est du Brésil prouverait que le peuplement a débuté bien avant la dernière glaciation qui aurait permis aux hominidés de traverser le détroit en profitant de la baisse des eaux. Des traces d'occupation humaine (du charbon de bois provenant de foyers) prélevés dans un abri sous roche indiqueraient même la présence des hommes dans la région il y a 60.000 ans. Ces premiers hommes arrivés sur le continent américain seraient de type africain ou australien.

C'est également à Petra Furada qu'a été découverte l'une des plus anciennes représentations de bateau du monde. Cette fresque pariétale datée de 17.000 ans dévoile une sorte de pirogue à proue surélevée ce qui tendrait à prouver qu'il s'agit d'un bateau destiné à naviguer sur les mers. Elle présente de fortes similitudes avec les peintures pariétales de Kimberley (Australie). Les aborigènes utilisaient ce type de bateau pour atteindre les îles mélanésiennes.

Toutefois la prudence s'impose, cette nouvelle théorie qui impliquerait la traversée de l'Atlantique (voire du Pacifique) en bateau est loin d'être confirmée. Une colonisation de l'Amérique du Sud par les Africains avant l'arrivée des Asiatiques par le détroit remettrait en question beaucoup de convictions et de principes. Certaines descriptions des indigènes par Christophe Colomb et des similitudes phonétiques entre les langues amérindiennes et africaines pourraient cependant étayer cette hypothèse.

 

D'autres découvertes réalisées au Canada, dans les grottes du Poisson Bleu près de l'Alaska, ont permis toutefois de confirmer la présence humaine dans le nord du continent il y a 25.000 ans, soit 10.000 ans avant la précédente estimation. Ces premiers hominidés arrivés par le détroit de Béring se seraient ensuite répandus sur l'ensemble du continent en longeant les côtes.

Le peuplement de la forêt amazonienne

Toujours est-il qu'une première civilisation émerge vraisemblablement aux alentours de 1.500 avant JC. Une vingtaine de villages plus ou moins grands étaient regroupés autour d'une ville plus importante entourée de palissades, au cœur de la forêt amazonienne. Il ne faut pas perdre de vue que cette immense forêt qui nous semble aujourd'hui inextricable est toute jeune (approximativement 2.000 ans) et qu'une grande partie de l'actuel bassin amazonien était auparavant recouvert de prairies. Le changement climatique survenu au début de notre ère a provoqué l'apparition de la forêt tropicale telle que nous la connaissons aujourd'hui. Il n'est donc pas surprenant qu'une civilisation sédentaire s'est développée dans cette région de savane.

Les fouilles du site de Kuhikugu (baptisé site X11) nous enseignent qu'une société bien structurée de +/- 50.000 personnes vivaient dans l'actuel parc indigène du Xingu. Il s'agissait probablement d'un peuple d'agriculteurs qui avaient défriché de larges portions de terres et qui les avaient rendues fertiles (terra preta) pour cultiver du manioc. Les différents villages étaient accessibles par des routes, des ponts et des canaux navigables. Un système de bassins alimentés par des barrages laisse penser qu'ils pratiquaient également la pisciculture.

Il est quasiment certain que la forêt recèle encore bien des trésors inexplorés et capables de nous éclairer sur la vie quotidienne des civilisations précolombiennes qui ont disparu presque totalement à l'arrivée des Européens.

La colonisation

A la veille de l'arrivée des premiers Européens sur le sol brésilien, le pays était donc occupé par de nombreuses ethnies sédentaires ou semi-nomades vivant de l'agriculture, de la chasse, de la pêche et de la cueillette.

Lorsque Vasco de Gama rejoint les Indes en doublant le cap de Bonne Espérance en 1498 et en évitant ainsi la Méditerranée peu sûre, il ouvre la voie aux explorations commanditées par Manuel 1er de Portugal qui souhaite multiplier les comptoirs commerciaux. C'est ainsi que deux ans après le succès de Vasco de Gama qui a ouvert la Route des Indes, le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral est nommé à la tête d'une flotte de 13 navires et est chargé de poursuivre les expéditions en direction des Indes. Il espère faire route vers ce pays en s'éloignant le plus possible de l'Afrique à hauteur de l'équateur. Après un mois de navigation, il aperçoit une côte inconnue et débarque dans un petit port naturel du nord-est du Brésil qu'il baptise Porto Seguro, dans l'actuel État de Bahia. Les premiers contacts avec les indigènes que Cabral appelle Indiens à l'instar de Christophe Colomb débarquant aux Bahamas, huit ans auparavant, sont pacifiques. En réalité, il s'agit de l'ethnie amérindienne Tupiniquim qui habitait le littoral brésilien probablement depuis le 5ème siècle de notre ère.

Pendant plus d'un siècle, les Tupis fournissent du bois aux Portugais en échange d'outils en fer. Décimés par les maladies européennes, les Tupis tentent de reprendre leur vie primitive mais les colons exigent qu'ils leur livrent des prisonniers pour travailler dans les plantations, provoquant ainsi des guerres inter-tribales qui finissent par exterminer un peuple estimé à un million de personnes avant l'arrivée des Européens.

Cependant, les premiers colons portugais arrivés sans femme au Brésilont profité largement des pratiques de polygamie des Tupis. C'est ainsi qu'une première génération métissée (mameluco) prend naissance dans le pays. Leurs descendants appelés caboclos sont encore aujourd'hui majoritaires dans le bassin amazonien.

 

Mais revenons à la découverte de Cabral en 1500. Après une escale dans le nord du Brésil et la revendication de ces terres au nom du Portugal, Cabral reprend la mer et longe le continent ce qui lui confirme qu'il a découvert un véritable continent et non une île. Après avoir envoyé un navire au Portugal pour avertir le Roi de sa découverte, il bifurque pour retourner vers les côtes africaines, doubler finalement le cap de Bonne Espérance et parvenir aux Indes.

Malgré la perte de six de ses navires, l'expédition de Cabral est considérée comme un succès et devient la première étape de la colonisation du Brésil par le Portugal.

Cette colonisation et même l'expédition de Cabral avaient été précédées d'un traité signé par l'Espagne et le Portugal en 1494. Le traité de Tordesillas fixait le partage des futures terres découvertes ou à découvrir entre les deux pays en choisissant pour frontière un méridien situé à 46° 37'ouest ce qui laisse à l'Espagne toutes les terres déjà explorées par Christophe Colomb. Mais le Portugal a également le droit de coloniser les terres situées au sud des îles Canaries, territoire espagnol et c'est ainsi qu'il peut occuper la partie orientale du continent sud-américain et fonder son empire colonial au Brésil.

L'Empire colonial portugais

Les autres puissances maritimes européennes comme la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni se sentent exclus d'un tel traité qui les empêche de profiter des richesses du Nouveau Monde autrement que par la piraterie. François 1er va obtenir un amendement du traité qui ne concernera plus que les terres déjà découvertes. La France et le Royaume-Uni en profitent pour se lancer dans des expéditions en Amérique du Nord tandis que les Espagnols et les Portugais poursuivent l'exploration de l'Amérique du Sud.

Les Portugais étendent leurs colonies brésiliennes et fondent la ville de Rio de Janeiro en 1567. Contrairement aux autres colonies, le pays reste unifié et est géré par une administration centrale installée à Salvador et dépendant directement du Roi, sur le modèle des capitaineries héréditaires de Madère et du Cap-Vert. Ces capitaineries étaient accordées à des membres de confiance de la petite noblesse portugaise chargés d'exploiter les ressources naturelles, de distribuer et de faire prospérer les terres grâce aux plantations de canne à sucre, de café et de cacao pour le compte de la couronne.

La cour portugaise à Rio de Janeiro

La situation reste au statu quo jusqu'en 1808 lorsque l'armée de Napoléon envahit le Portugal provoquant la fuite du roi Jean VI à Rio de Janeiro qui obtient le statut de capitale d'empire. Cette situation modifia profondément la société brésilienne. La construction d'universités et de manufactures est autorisée et le commerce avec les autres pays se développe.

Après la fin des guerres napoléoniennes, le Roi décide de maintenir sa cour au Brésil et le Portugal devient une province du royaume luso-brésilien ce qui provoque un soulèvement qui démarre à Porto.

Les Brésiliens en profitent pour se rebeller à leur tour contre le souverain qui autorise la représentation aux Cortes constituantes (parlement portugais) de 1821.

Pierre 1er du Brésil

Le roi retourne en Europe après avoir nommé son fils Pierre IV régent. Très à l'écoute du peuple, le régent lui accorde des libertés fondamentales, diminue les taxes, abolit la torture et libère les révolutionnaires. Ces décisions n'enrayeront cependant pas les rouages de la révolution, l'armée portugaise fomentant un coup d’État. Le régent prend les rebelles au dépourvu en les rencontrant et en discutant leurs exigences. Le parlement portugais exige alors le retour de Pierre au pays mais celui-ci refuse soutenu par le peuple brésilien qui ne veut pas redevenir une simple colonie. L'armée portugaise va une nouvelle fois se révolter mais elle doit faire face aux soldats brésiliens et au peuple qui soutiennent le régent. Lorsque le gouvernement portugais décide de lui retirer ses pouvoirs, Pierre tourne définitivement le dos à son pays natal. Le 7 septembre 1822, il déclare l'indépendance du Brésil à Ipiranga en criant « L'Indépendance ou la Mort » (le cri d'Ipiranga). C'est ainsi que le 7 septembre est devenu le jour de la fête nationale au Brésil.

 

Pierre est couronné empereur du Brésil sous le nom de Pierre Ier ce qui provoque des tensions entre le Brésil et le Portugal dont l'armée est encore installée dans certaines régions. Le pays soutenu par le Royaume-Uni ne sera complètement réunifié qu'en 1824 et son indépendance reconnue en 1825. En remerciement, le Brésil accorde des facilités commerciales à la Grande Bretagne et accepte de mettre fin à la traite négrière qui lui assurait de la main d’œuvre bon marché.

Pierre 1er du Brésil a des idées avant-gardistes et souhaite éliminer toute tentative de fraude dans son gouvernement. Sa politique ne va cependant pas plaire à tout le monde et notamment aux grands propriétaires terriens qui redoutent l'abolition de l'esclavagisme. De plus, l'opposition souhaite que le pouvoir exécutif soit transféré de la seule autorité de l'empereur à celle d'un cabinet ministériel issu du parlement. Finalement l'empereur accepte de nommer des personnes de l'opposition dans son cabinet. Cette décision ne suffit pas, au contraire, à résoudre la crise politique du pays et l'empereur se résout à abdiquer le 7 avril 1831 et à retourner en Europe où il mourra trois ans plus tard, victime de la tuberculose.

Pierre II le Magnanime

Son fils Pierre II le Magnanime va être empereur du Brésil pendant plus de 58 ans et poursuivre une politique basée sur la liberté d'expression et le respect des droits. Sous son règne, le pays devient une monarchie constitutionnelle et jouer un rôle important sur la scène internationale. Il doit faire face à plusieurs crises notamment pour faire admettre l'abolition de l'esclavagisme et pour affronter la Confédération argentine qui souhaite prendre le contrôle du Rio de la Plata. Il dénoue avec intelligence ces conflits ce qui permet au Brésil de devenir une grande puissance politique et économique.

Mais la paix ne résiste pas lorsque le Royaume-Uni profitant d'un incident (l'arrestation de marins britanniques ivres à Rio de Janeiro) rompt les relations diplomatiques entre les deux pays, en 1862 et surtout lorsque la Guerre de la Triple-Alliance opposant le Paraguay au Brésil, à l'Argentine et à l'Uruguay éclate en 1865. Cette guerre qui a duré 5 ans a souvent été qualifiée de guerre d'extermination et le Paraguay paie un lourd tribut humain et territorial aux alliés.

Au final, le Brésil parvient à profiter économiquement de cette guerre et à savourer une victoire diplomatique sur le Royaume-Uni. L'empereur n'a jamais été aussi populaire tandis que le peuple profite des réformes sociales et de la modernisation du pays notamment grâce à la construction du chemin de fer. Seule ombre au tableau: l'abolition de l'esclavage qui n'est pas encore effectif rencontre toujours autant d'opposants issus de toutes les classes sociales. Pierre II parvient néanmoins à faire voter une loi « du ventre libre » permettant aux enfants nés d'esclaves de devenir libres.

Dans les années 1880, il entame un nouveau combat afin d'accorder des droits aux femmes mais l'empereur est fatigué d'un pouvoir qui lui pèse de plus en plus. La mort prématurée de ses deux fils va également contribuer à le rendre pessimiste d'autant plus qu'il ne se sent plus soutenu par le gouvernement qui ne lui reconnaît qu'un rôle secondaire. Cette situation mine sa santé et c'est très affaibli qu'il part se faire soigner en Europe. Il retourne au Brésil en août 1888 après l'annonce tant attendue de l'abolition de l'esclavagisme dans son pays. Il est accueilli en héros par son peuple mais les riches propriétaires terriens frustrés par la perte de leur main d’œuvre soutiennent un mouvement républicain qui fait également pression sur l'armée.

La naissance de la République

Un coup d’État est réalisé le 15 novembre 1889 marquant la fin de l'empire et le début de la République malgré le peu d'enthousiasme du peuple qui reste attaché à Pierre II.

La République brésilienne de 1889 surnommée « République Café com leite » bouleverse le pays qui est entre les mains des propriétaires terriens. L'arrivée massive d'immigrés européens change les donnes et plusieurs régions du pays deviennent majoritairement blanches. Le racisme s'installe, le pouvoir politique appartient aux Blancs et le statut social est lié aux nuances de couleurs de la peau même au sein de la famille. Le phénomène du métissage n'a jamais été aussi important, les Noirs souhaitant se « blanchir ».

Une dictature militaire

La première guerre mondiale et la chute des prix des produits à l'exportation plongent le pays dans une grave crise économique accompagnée de grèves. Le gouvernement qui instaure la loi martiale est destitué par un coup d’État en 1930.

C'est Getulio Vargas soutenu par la junte militaire qui devient président à deux reprises (1930 à 1945 et 1951 à 1954) après avoir contesté la victoire de son concurrent Julio Prestes et une courte révolution. Vargas prend une série de mesures afin de moderniser le pays et d'améliorer les conditions de vie de ses concitoyens, notamment la réforme électorale, la réduction des dépenses publiques ou encore la création de l'aviation postale nationale. Il doit néanmoins faire face à une révolution en raison d'un régime soutenu par les militaires. En 1937, à la veille des nouvelles élections présidentielles, le gouvernement prenant prétexte d'un faux complot des communistes déclare l'état d'urgence et instaure l'Estado Novo donnant le pouvoir total à Vargas. Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que les partis politiques soient à nouveau autorisés ce qui marque la fin de l’État nouveau et la destitution de Vargas. Il reviendra cependant au pouvoir cinq ans plus tard mais ses décisions sont souvent contestées et des accusations de corruptions sont lancées.

En 1954, Vargas préfère se suicider plutôt que de démissionner.

Après une période transitoire, une dictature militaire soutenue par les États-Unis s'installe en 1964 suite à un nouveau coup d’État prenant comme prétexte la menace communiste.

Les libertés individuelles sont supprimées, la censure est mise en place et les forces de l'ordre ont l'autorisation à procéder à des arrestations sans devoir en répondre à la justice. L'économie du pays s'effondre.

Le retour vers une démocratie

En 1985, un mouvement démocratique parvient à prendre les rênes du pouvoir et à instaurer une nouvelle Constitution.

Le pays doit faire face à de nombreux problèmes économiques mais surtout à la corruption au sein du gouvernement et à un scandale financier qui touche les proches du président Luiz Inacio Lula da Silva (connu sous le nom de Lula) et co-fondateur du Parti des travailleurs . Bien que parfois controversé et accusé d'avoir utilisé des fonds publics à des fins privés, Lula s'attelle au problème des favelas et améliore les conditions de vie des plus défavorisés. Au terme de son second et dernier mandat, il cède la place à sa collaboratrice Dilma Rousseff en 2011. De nouveaux scandales financiers et écologiques ainsi qu'une grave récession économique entachent son mandat. En 2016, une procédure de destitution est engagée par le parlement à son encontre.

Régime politique

Michel Temer a été élu à la présidence du Brésil le 31 août 2016 suite à la destitution effective de Dilma Rousseff. Il prend rapidement des décisions impopulaires comme l'augmentation des heures de travail, le report de l'âge de la retraite et l'exclusion de plus d'un million de personnes du programme des aides sociales (bolsa familia).

Il fait depuis le 18 mai 2017 l'objet d'une enquête pour corruption et obstruction à la justice.

 

Le Brésil est une république fédérale dont les président et vice-président sont élus à la majorité absolue des voix pour une durée de 4 ans. Les mandats sont renouvelables une seule fois.

Les 26 États fédéraux ont leurs propres constitution et lois mais elles sont toutefois limitées par la Constitution fédérale.

 

Le pouvoir exécutif est assuré par le président de la république qui est à la fois chef de l’État et du gouvernement. C'est le président qui est chargé de composer le cabinet ministériel.

 

Le pouvoir législatif est confié au parlement composé du Sénat et de la Chambre des députés élus par le peuple.

 

Le pouvoir judiciaire est confié au Tribunal suprême fédérale et à la Cour supérieure de Justice. Les régions ont leurs propres tribunaux.

Une puissance économique fragile

Malgré une situation politique instable et la crise économique qui sévit depuis 1998, le Brésil est toujours une puissance économique importante et occupe la 7ème place mondiale grâce au prêt accordé par le FMI. La croissance du PIB reste cependant très faible et l'économie est donc fragile. Il existe également d'importantes différences de niveau de vie, une grande partie de la population vivant dans une extrême pauvreté.

Le Brésil est un pays orienté vers l'agriculture depuis la période coloniale. Le sucre et ensuite le café, le maïs et le riz ont contribué à son développement économique.

L'agriculture qui représente encore aujourd'hui 6% de son PIB s'est récemment tournée vers de nouveaux débouchés comme la production d'éthanol à partir de cannes à sucre.

 

Les industries (pharmaceutiques, aéronautique, papier et métallurgie) ainsi que la production de pétrole dans le bassin de Santos et l'extraction de minerai de fer participent également aux ressources économiques du pays. La découverte de nouveaux gisements pétroliers importants pourrait permettre au Brésil de non seulement confirmer son autonomie en matière d'énergie, notamment grâce à la centrale hydroélectrique d'Itaipu sur le rio Paraná (deuxième plus grande puissance installée du monde) mais également de profiter de l'exportation du surplus.

Le barrage d'Itaipu classé parmi les sept merveilles du monde moderne mesure plus de 7 kilomètres de long et culmine à 225 mètres de haut. Sa construction a cependant provoqué un véritable désastre humain et écologique. Plus de 1.500 km² de forêts et de terres fertiles ont été inondés et on estime que près de 40.000 personnes, principalement des agriculteurs, ont été déplacées ce qui a entraîné une vague migratoire vers le Paraguay.

 

Enfin, le tourisme est bien développé grâce à l'Embratur, un institut du tourisme créé en 2003 afin de promouvoir et de diversifier les destinations proposées par le Brésil.  

Une société métissée

La population totale du Brésil dépasse les 204 millions d'habitants. Malgré ce chiffre élevé qui place le Brésil à la 5ème place des pays les plus peuplés, la densité de population est faible en raison de sa superficie. Cependant, la plus grande partie de la population est regroupée le long du littoral, dans le sud-est et dans le nord-est du pays et plus particulièrement dans les grandes villes comme Rio de Janeiro ou São Paulo. Le reste du pays est faiblement peuplé voire inhabité pour certaines régions.

Avec un taux de fécondité très faible (1,7 enfant par femme), la croissance naturelle est inférieure à 0,8%.

La population brésilienne est remarquable par sa diversité ethnique, conséquence de la colonisation, de la traite d'esclaves africains et des migrations vers le « Nouveau Monde ».

Ces différentes vagues de peuplement sont à l'origine du fort taux de métissage. On estime que plus de 40% des Brésiliens sont métissés et possèdent des origines africaines plus ou moins lointaines.

Les Blancs (principalement Portugais, Italiens et Espagnols) et les Noirs sont représentés respectivement par 48 et 8% de la population tandis que moins de 0,5% des Brésiliens est d'origine amérindienne même si on estime qu'un tiers des Brésiliens sont des descendants des populations indigènes. Les Amérindiens sont pour la plupart regroupés dans des réserves. Enfin, les Asiatiques originaires de Chine, du Japon ou de Corée du Sud représentent un peu plus de 1% de la population.

 

Si le Brésil est remarquable par sa diversité culturelle, il l'est malheureusement aussi par les fortes inégalités sociales et par la ségrégation raciale qui sévissent dans le pays. L'extrême pauvreté d'une partie de la population et l'existence des favelas, immenses bidonvilles installés illégalement sur des terrains souvent dangereux et sans aucune commodité entraînent un fort taux de criminalité principalement dans les zones urbaines. Un programme d'aide aux familles acceptant de scolariser les enfants a été lancé par le président Lula en 2003 ce qui a légèrement amélioré la situation. Un tiers de la population bénéficie de ce plan appelé « bolsa familia ».

 

Le portugais est toujours la langue officielle du Brésil et est parlé par plus de 95% de la population. Il ne diffère que très peu du portugais parlé au Portugal malgré des accents et quelques expressions hérités du brassage des cultures et du métissage. L'espagnol est la seconde langue enseignée dans la plupart des écoles brésiliennes.

A côté de ces deux langues principales, on dénombre approximativement 200 autres langues parlées dans le pays. Certaines langues amérindiennes sont même considérées comme co-officielles du portugais. Des langues étrangères, notamment l'allemand et l'italien sont également considérées comme officielles dans certaines régions.

 

La principale religion du Brésil est le christianisme avec 61% de catholiques et 26% de protestants, conséquence de la colonisation par les Portugais. Il existe cependant de nombreux rites et croyances importés directement de l'Afrique par les esclaves venus travailler dans les plantations.

Le pays compte également de nombreux Témoins de Jéhovah et Mormons ainsi que des adeptes de la doctrine spirite basée sur la croyance de la réincarnation, de l'existence des esprits et de la communication avec l'au-delà. Avec plus de 6 millions d'adeptes issus de tous les milieux, le spiritisme s'est élevé au rang de religion à part entière au Brésil. Il joue également un rôle social important puisqu'il a permis la construction d'orphelinats, d'hôpitaux, d'écoles, de maisons de retraite .... . Les médiums sont reconnus légalement au Brésil et les hôpitaux psychiatriques spirites soignent les personnes atteintes de troubles mentaux en tenant compte de l'influence des esprits et des vies antérieures des patients.

 

Le Brésil est connu pour ses fêtes et surtout pour son carnaval, une véritable institution pour tous les Brésiliens. Les principaux carnavals brésiliens se déroulent à Rio de Janeiro, à Bahia et à Recife.

La musique et la danse sont d'une importance capitale. La samba, la bossa nova ou la capoeira font partie de la culture brésilienne et sont les témoins de son histoire.

Les croyances et les légendes transmises oralement de génération en génération sont également très présentes dans la vie quotidienne au Brésil.

 

La cuisine brésilienne est à l'image du pays ... variée et métissée. Elle marie des influences africaines, européennes et amérindiennes et propose des plats à base de viande de bœuf, de volaille, de mouton et de porc ou, plus rarement, de poissons et de crustacés accompagnés de riz, de haricots, de maïs et d'oignons. Le plat le plus populaire du Brésil est le feijoada, de la viande mijotée avec des haricots et des oignons. Et pour une petite note sucrée, le Pé de Moleque à base de cacahuètes et le brigadeiro à base de lait condensé sucré aromatisé sont toujours au menu.

Les Brésiliens sont des grands consommateurs de café, de maté, de jus de fruits ou de canne à sucre, de lait de noix de coco et de soda à base de guaraná.

Il existe également de nombreux alcools et cocktails, rhums, caïpirinhas, batidas ainsi que de la bière servie glacée et des vins mousseux (espumantes).

Tourisme

En raison du taux élevé de criminalité, les touristes doivent se montrer particulièrement prudents dans les zones urbaines et dans les quartiers pauvres des villes. De nombreux vols parfois avec violence et à main armée mais également des meurtres font partie du quotidien des Brésiliens. Il est donc recommandé de ne pas porter des signes extérieurs de richesse (bijoux, smartphones, appareils photos...), de n'emporter que de petites sommes d'argent, de ne s'aventurer ni dans les rues désertes ni dans les favelas, de laisser les papiers d'identité dans le coffre de l'hôtel et de ne garder sur soi que leur photocopie, de ne retirer de l'argent que dans les distributeurs des centres commerciaux ou dans les agences de banque et de ne pas accepter de boisson ou d'aliment de personnes inconnues.

La surveillance doit encore être accrue durant le carnaval quand les touristes distraits deviennent des proies faciles pour les pickpockets.

 

Il est conseillé de ne se baigner que dans les secteurs surveillés en raison du risque d'attaques de requins et de se limiter à visiter les plages et les sites touristiques sécurisés. Les zones proches des frontières dans le nord-ouest et dans l'ouest du pays sont fortement déconseillés.

 

Il existe également un risque sanitaire important en raison des maladies transmises par les moustiques (fièvre jaune, paludisme, dengue, chikungunya, virus Zika). Il est donc conseillé de porter des vêtements couvrants et d'utiliser des répulsifs de jour comme de nuit. Il ne faut ni marcher pieds nus, ni se baigner dans les rivières ou dans les lacs, ni caresser les animaux.

Le pays est déconseillé aux femmes durant leur grossesse.

 

Malgré toutes ces précautions, le Brésil reste l'une des plus belles destinations du monde et les sites incontournables naturels ou historiques ne manquent pas.

Parmi les plus beaux endroits du pays, notons les chutes d'Iguaçu, les réserves d'animaux du Pantanal, les plages de sable fin bordant l'océan, Salvador de Bahia la métissée, São Luis do Maranhão la coloniale, São Paulo la contemporaine et Brasília, une ville à l'architecture improbable née de rien dans les années 1950.

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Pays Brésil

bresil

Le Brésil possède 5 régions, 27 états et 10 017 villes.

Le Brésil est un pays d'Amérique du Sud d'une superfice de 8 514 876 km² (densité de 23 hab./km² environ).
La population du Brésil est de 193 946 886 habitants au dernier recensement.
La capitale du Brésil est la ville de Brasilia qui compte 2 562 963 habitants.

La présidente de la République fédérale du Brésil est Dilma Rousseff.

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Brésil

« Ordre et progrès »
Le Brésil ou République fédérative du Brésil est un pays du sous-continent de l'Amérique du Sud compris entre l'équateur et le tropique du Capricorne. Il partage des frontières avec l'Uruguay, l'Argentine, le Paraguay, la Bolivie, le Pérou, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Surinam et la Guyane française. Sa façade orientale est bordée par l'Océan Atlantique sur près de 7.500 km.

Le Brésil en un coup d’œil

République présidentielle fédérale

Capitale : Brasília

Divisions administratives : 26 États et un district fédéral

Population : plus de 204 millions d'habitants

Langue principale : portugais brésilien

Religion principale: christianisme

Président actuel : Michel Temer

Monnaie : Réal (1 réal = 100 centavos)

Conversion en euro : 100 réals = 27 euros

Tourisme : les touristes doivent être vigilants car ils peuvent être victimes de vols parfois avec violence voire de meurtres. Les favelas, les zones frontalières et les régions du nord-ouest sont déconseillées. Il est important de se protéger contre les piqûres de moustiques.

Un pays de démesure

Avec 8.514.876 km², le Brésil est le cinquième plus grand pays du monde et le plus grand de l'Amérique latine. Il représente plus de 43% de la superficie totale de l'Amérique du Sud. Le pays possède également quelques îles situées au large de ses côtes ainsi que l'archipel Fernando de Noronha remarquable pour son environnement ce qui lui a valu d'être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Ce vaste territoire présente tout naturellement une grande variété de paysages, de la savane aux mangroves (forêts humides) en passant par les forêts tropicales. Son relief est cependant relativement plat et seul le nord du pays ainsi qu'une zone bordant la bande côtière possèdent des hautes montagnes. Le plus haut sommet du pays , le Pico da Neblina (Pic des Brumes) se situe à la frontière vénézuélienne et culmine à 2.994 mètres d'altitude. Ce pic émerge du massif montagneux Serra Imeri et fait partie du Parc national Pico da Neblina.

La chaîne délimitant le littoral présente une grande diversité de relief et d'altitude. Son point culminant, le Pic de la Bandeira est à 2.890 mètres d'altitude.

 

Le reste du pays est partagé entre les vastes plaines s'étendant le long du littoral, dans le bassin amazonien et dans le Pantanal et deux immenses plateaux, le plateau des Guyanes et le plateau brésilien.

  • Le bassin amazonien est constitué d'une plaine bordée de plateaux et traversée par l'Amazone, le second plus long fleuve du monde après le Nil, et ses affluents. L'Amazone qui mesure 6.437 km de long prend sa source dans les Andes péruviennes et se jette dans l'Océan Atlantique, près de l'équateur. Ce fleuve est remarquable par son débit élevé, sa profondeur atteignant les 80 mètres, par ses innombrables îles et par sa largeur pouvant atteindre les 10 kilomètres (et 40 km durant les crues) ce qui permet aux navires de le remonter sur plus de 4.500 km dans l'intérieur des terres (jusqu'à Iquitos pour les ferrys et au moins jusqu'à Achual pour les bateaux de dimensions plus modestes). L'Amazone traverse la forêt tropicale et apporte l'humidité nécessaire à sa végétation luxuriante, principalement durant les crues, lorsque les berges sont inondées. Cette région forme un extraordinaire biotope et abrite une faune et une flore extraordinaires. On recense des dizaines de milliers de végétaux différents, plusieurs millions d'espèces d'insectes et plus de 2.000 oiseaux ou mammifères. L'Amazone abrite notamment des anacondas, des piranhas et une colonie de Botos, une variété de dauphins d'eau douce pouvant dépasser les 2,5 mètres. On estime que 25% des espèces animales du monde sont représentés dans le bassin amazonien.

    L'Amazone se caractérise également par la diversité des couleurs de ses eaux parfois noires quand elles charrient des végétaux, parfois blanches ocres lorsque l'argile reste en suspension et parfois transparentes. Ces différences sont particulièrement évidentes lorsque les eaux se rencontrent aux confluents des différents rios.

    En se rapprochant de la mer, l'Amazone inonde les plaines d'où émergent seulement les cimes des arbres et quelques îles. Son embouchure imbriquée dans celle du Para est estimée à plus ou moins 300 kilomètres et isole l'île côtière de Marajo du continent. Marajo est recouverte à l'est de forêts impénétrables et à l'ouest de plages de sable et de mangroves peuplées d'ibis rouges, symbole de l'île.

  • La plaine du Pantanal forme une immense zone de prairies et de savanes inondables dans le centre-ouest du Brésil. Plus grande zone humide du monde de plus ou moins 200.000 km² , elle couvre également une partie du Paraguay et de la Bolivie. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Ce territoire est complètement submergé pendant quatre mois par an, pendant la période de crues des différents cours d'eau qui le traverse. Il abrite différents biotopes, des plaines herbeuses aux forêts galerie dont les canopées (partie supérieure) forment un dôme au-dessus des rivières. La plaine est d'une importance écologique capitale d'autant plus qu'une grande partie est quasi inaccessible et donc parfaitement préservée. On y a recensé plus de 3.500 espèces de végétaux dont certains en danger ainsi que plusieurs centaines de poissons, de reptiles et d'oiseaux différents dont une grande variété de perroquets comme l'ara hyacinthe, le plus grand perroquet du monde pouvant atteindre 1 mètre de haut qui est en danger d'extinction. Parmi les mammifères qui habitent le Pantanal, notons la présence de jaguars, de cerfs du Pantanal, de loutres géantes, de singes hurleurs, de paresseux, de pumas, de tatous et de capybaras, les plus gros rongeurs.

  • La bande côtière est relativement étroite. On y retrouve les splendides plages de sable fin bordant les villes côtières et stations balnéaires ou blotties contre d'immenses dunes. A certains endroits du littoral, les plateaux s'avancent jusque dans l'océan et forment ainsi des lagunes et des baies .

  • Le plateau des Guyanes couvre une partie du nord du Brésil. Il se présente sous la forme d'une chaîne montagneuse d'une altitude moyenne de 2.000 mètres qui s'étend également au Venezuela, en Colombie, en Guyana, en Guyane française et au Suriname. Il se caractérise par les « tepuys », des sommets généralement plats en forme de tables et aux versants abrupts conséquences de la distorsion du continent américain qui a morcelé le plateau et a soulevé d'immenses blocs. Ces sommets fréquemment balayés par les vents et la pluie abritent cependant une végétation endémique typique des sols pauvres assez clairsemée offrant un saisissant contraste avec la forêt vierge de type tropical humide qui s'étend à leurs pieds et qui rejoint la forêt amazonienne.

  • Le plateau brésilien occupe le centre du Brésil et se prolonge en direction du sud et de l'est. Cet immense plateau qui couvre quasiment la moitié du pays se compose de plusieurs secteurs :

    • le plateau central caractérisé par des sommets de faible altitude fortement érodés appelés « chapades ». Les sommets aplatis aux versants rectilignes forment d'étroites vallées encaissées. La Chapada Diamantina protégée par un parc national éponyme est la plus grande chapade du Brésil

    • on retrouve également un relief relativement bas en forme de chapadas dans le nord-est du pays

    • les Rios Paraná et Uruguay ainsi que leurs affluents forment des « cuestas » dans le sud du pays. Les cuestas se caractérisent par des vallées aux pentes douces

    • les plateaux situés dans l'est et dans le sud du pays qui sont séparés du littoral par un massif montagneux

    • une région de collines formant le bouclier du Rio Grande do Sul situé à l'extrême sud du pays

En raison de sa situation géographique, le Brésil possède un climat essentiellement de type tropical de savane avec une saison sèche et une saison humide mais on observe cependant de grandes différences entre le nord et le sud du pays. Le bassin amazonien a un climat équatorial chaud et humide avec une période de mousson. Le sud du pays profite d'un climat tempéré subtropical avec une température moyenne estivale de 24° et hivernale de 15°. Dans toutes les autres régions du pays, la température moyenne annuelle avoisine les 25° avec des pics atteignant les 40°.

Une origine controversée

Différentes campagnes de fouilles archéologiques ont mis au jour de nombreux vestiges mais aujourd'hui encore, l'origine du peuplement des Amériques et donc du Brésil reste objet de controverses.

Si la théorie de l'homme arrivant sur le continent en passant par le Détroit de Béring depuis la Sibérie vers 15.000 avant notre ère reste l'hypothèse la plus souvent avancée, différentes recherches plus récentes la rendent bancale. La découverte de vestiges datés de +/- 50.000 ans sur le site de Petra Furada à Piaui, dans le nord-est du Brésil prouverait que le peuplement a débuté bien avant la dernière glaciation qui aurait permis aux hominidés de traverser le détroit en profitant de la baisse des eaux. Des traces d'occupation humaine (du charbon de bois provenant de foyers) prélevés dans un abri sous roche indiqueraient même la présence des hommes dans la région il y a 60.000 ans. Ces premiers hommes arrivés sur le continent américain seraient de type africain ou australien.

C'est également à Petra Furada qu'a été découverte l'une des plus anciennes représentations de bateau du monde. Cette fresque pariétale datée de 17.000 ans dévoile une sorte de pirogue à proue surélevée ce qui tendrait à prouver qu'il s'agit d'un bateau destiné à naviguer sur les mers. Elle présente de fortes similitudes avec les peintures pariétales de Kimberley (Australie). Les aborigènes utilisaient ce type de bateau pour atteindre les îles mélanésiennes.

Toutefois la prudence s'impose, cette nouvelle théorie qui impliquerait la traversée de l'Atlantique (voire du Pacifique) en bateau est loin d'être confirmée. Une colonisation de l'Amérique du Sud par les Africains avant l'arrivée des Asiatiques par le détroit remettrait en question beaucoup de convictions et de principes. Certaines descriptions des indigènes par Christophe Colomb et des similitudes phonétiques entre les langues amérindiennes et africaines pourraient cependant étayer cette hypothèse.

 

D'autres découvertes réalisées au Canada, dans les grottes du Poisson Bleu près de l'Alaska, ont permis toutefois de confirmer la présence humaine dans le nord du continent il y a 25.000 ans, soit 10.000 ans avant la précédente estimation. Ces premiers hominidés arrivés par le détroit de Béring se seraient ensuite répandus sur l'ensemble du continent en longeant les côtes.

Le peuplement de la forêt amazonienne

Toujours est-il qu'une première civilisation émerge vraisemblablement aux alentours de 1.500 avant JC. Une vingtaine de villages plus ou moins grands étaient regroupés autour d'une ville plus importante entourée de palissades, au cœur de la forêt amazonienne. Il ne faut pas perdre de vue que cette immense forêt qui nous semble aujourd'hui inextricable est toute jeune (approximativement 2.000 ans) et qu'une grande partie de l'actuel bassin amazonien était auparavant recouvert de prairies. Le changement climatique survenu au début de notre ère a provoqué l'apparition de la forêt tropicale telle que nous la connaissons aujourd'hui. Il n'est donc pas surprenant qu'une civilisation sédentaire s'est développée dans cette région de savane.

Les fouilles du site de Kuhikugu (baptisé site X11) nous enseignent qu'une société bien structurée de +/- 50.000 personnes vivaient dans l'actuel parc indigène du Xingu. Il s'agissait probablement d'un peuple d'agriculteurs qui avaient défriché de larges portions de terres et qui les avaient rendues fertiles (terra preta) pour cultiver du manioc. Les différents villages étaient accessibles par des routes, des ponts et des canaux navigables. Un système de bassins alimentés par des barrages laisse penser qu'ils pratiquaient également la pisciculture.

Il est quasiment certain que la forêt recèle encore bien des trésors inexplorés et capables de nous éclairer sur la vie quotidienne des civilisations précolombiennes qui ont disparu presque totalement à l'arrivée des Européens.

La colonisation

A la veille de l'arrivée des premiers Européens sur le sol brésilien, le pays était donc occupé par de nombreuses ethnies sédentaires ou semi-nomades vivant de l'agriculture, de la chasse, de la pêche et de la cueillette.

Lorsque Vasco de Gama rejoint les Indes en doublant le cap de Bonne Espérance en 1498 et en évitant ainsi la Méditerranée peu sûre, il ouvre la voie aux explorations commanditées par Manuel 1er de Portugal qui souhaite multiplier les comptoirs commerciaux. C'est ainsi que deux ans après le succès de Vasco de Gama qui a ouvert la Route des Indes, le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral est nommé à la tête d'une flotte de 13 navires et est chargé de poursuivre les expéditions en direction des Indes. Il espère faire route vers ce pays en s'éloignant le plus possible de l'Afrique à hauteur de l'équateur. Après un mois de navigation, il aperçoit une côte inconnue et débarque dans un petit port naturel du nord-est du Brésil qu'il baptise Porto Seguro, dans l'actuel État de Bahia. Les premiers contacts avec les indigènes que Cabral appelle Indiens à l'instar de Christophe Colomb débarquant aux Bahamas, huit ans auparavant, sont pacifiques. En réalité, il s'agit de l'ethnie amérindienne Tupiniquim qui habitait le littoral brésilien probablement depuis le 5ème siècle de notre ère.

Pendant plus d'un siècle, les Tupis fournissent du bois aux Portugais en échange d'outils en fer. Décimés par les maladies européennes, les Tupis tentent de reprendre leur vie primitive mais les colons exigent qu'ils leur livrent des prisonniers pour travailler dans les plantations, provoquant ainsi des guerres inter-tribales qui finissent par exterminer un peuple estimé à un million de personnes avant l'arrivée des Européens.

Cependant, les premiers colons portugais arrivés sans femme au Brésilont profité largement des pratiques de polygamie des Tupis. C'est ainsi qu'une première génération métissée (mameluco) prend naissance dans le pays. Leurs descendants appelés caboclos sont encore aujourd'hui majoritaires dans le bassin amazonien.

 

Mais revenons à la découverte de Cabral en 1500. Après une escale dans le nord du Brésil et la revendication de ces terres au nom du Portugal, Cabral reprend la mer et longe le continent ce qui lui confirme qu'il a découvert un véritable continent et non une île. Après avoir envoyé un navire au Portugal pour avertir le Roi de sa découverte, il bifurque pour retourner vers les côtes africaines, doubler finalement le cap de Bonne Espérance et parvenir aux Indes.

Malgré la perte de six de ses navires, l'expédition de Cabral est considérée comme un succès et devient la première étape de la colonisation du Brésil par le Portugal.

Cette colonisation et même l'expédition de Cabral avaient été précédées d'un traité signé par l'Espagne et le Portugal en 1494. Le traité de Tordesillas fixait le partage des futures terres découvertes ou à découvrir entre les deux pays en choisissant pour frontière un méridien situé à 46° 37'ouest ce qui laisse à l'Espagne toutes les terres déjà explorées par Christophe Colomb. Mais le Portugal a également le droit de coloniser les terres situées au sud des îles Canaries, territoire espagnol et c'est ainsi qu'il peut occuper la partie orientale du continent sud-américain et fonder son empire colonial au Brésil.

L'Empire colonial portugais

Les autres puissances maritimes européennes comme la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni se sentent exclus d'un tel traité qui les empêche de profiter des richesses du Nouveau Monde autrement que par la piraterie. François 1er va obtenir un amendement du traité qui ne concernera plus que les terres déjà découvertes. La France et le Royaume-Uni en profitent pour se lancer dans des expéditions en Amérique du Nord tandis que les Espagnols et les Portugais poursuivent l'exploration de l'Amérique du Sud.

Les Portugais étendent leurs colonies brésiliennes et fondent la ville de Rio de Janeiro en 1567. Contrairement aux autres colonies, le pays reste unifié et est géré par une administration centrale installée à Salvador et dépendant directement du Roi, sur le modèle des capitaineries héréditaires de Madère et du Cap-Vert. Ces capitaineries étaient accordées à des membres de confiance de la petite noblesse portugaise chargés d'exploiter les ressources naturelles, de distribuer et de faire prospérer les terres grâce aux plantations de canne à sucre, de café et de cacao pour le compte de la couronne.

La cour portugaise à Rio de Janeiro

La situation reste au statu quo jusqu'en 1808 lorsque l'armée de Napoléon envahit le Portugal provoquant la fuite du roi Jean VI à Rio de Janeiro qui obtient le statut de capitale d'empire. Cette situation modifia profondément la société brésilienne. La construction d'universités et de manufactures est autorisée et le commerce avec les autres pays se développe.

Après la fin des guerres napoléoniennes, le Roi décide de maintenir sa cour au Brésil et le Portugal devient une province du royaume luso-brésilien ce qui provoque un soulèvement qui démarre à Porto.

Les Brésiliens en profitent pour se rebeller à leur tour contre le souverain qui autorise la représentation aux Cortes constituantes (parlement portugais) de 1821.

Pierre 1er du Brésil

Le roi retourne en Europe après avoir nommé son fils Pierre IV régent. Très à l'écoute du peuple, le régent lui accorde des libertés fondamentales, diminue les taxes, abolit la torture et libère les révolutionnaires. Ces décisions n'enrayeront cependant pas les rouages de la révolution, l'armée portugaise fomentant un coup d’État. Le régent prend les rebelles au dépourvu en les rencontrant et en discutant leurs exigences. Le parlement portugais exige alors le retour de Pierre au pays mais celui-ci refuse soutenu par le peuple brésilien qui ne veut pas redevenir une simple colonie. L'armée portugaise va une nouvelle fois se révolter mais elle doit faire face aux soldats brésiliens et au peuple qui soutiennent le régent. Lorsque le gouvernement portugais décide de lui retirer ses pouvoirs, Pierre tourne définitivement le dos à son pays natal. Le 7 septembre 1822, il déclare l'indépendance du Brésil à Ipiranga en criant « L'Indépendance ou la Mort » (le cri d'Ipiranga). C'est ainsi que le 7 septembre est devenu le jour de la fête nationale au Brésil.

 

Pierre est couronné empereur du Brésil sous le nom de Pierre Ier ce qui provoque des tensions entre le Brésil et le Portugal dont l'armée est encore installée dans certaines régions. Le pays soutenu par le Royaume-Uni ne sera complètement réunifié qu'en 1824 et son indépendance reconnue en 1825. En remerciement, le Brésil accorde des facilités commerciales à la Grande Bretagne et accepte de mettre fin à la traite négrière qui lui assurait de la main d’œuvre bon marché.

Pierre 1er du Brésil a des idées avant-gardistes et souhaite éliminer toute tentative de fraude dans son gouvernement. Sa politique ne va cependant pas plaire à tout le monde et notamment aux grands propriétaires terriens qui redoutent l'abolition de l'esclavagisme. De plus, l'opposition souhaite que le pouvoir exécutif soit transféré de la seule autorité de l'empereur à celle d'un cabinet ministériel issu du parlement. Finalement l'empereur accepte de nommer des personnes de l'opposition dans son cabinet. Cette décision ne suffit pas, au contraire, à résoudre la crise politique du pays et l'empereur se résout à abdiquer le 7 avril 1831 et à retourner en Europe où il mourra trois ans plus tard, victime de la tuberculose.

Pierre II le Magnanime

Son fils Pierre II le Magnanime va être empereur du Brésil pendant plus de 58 ans et poursuivre une politique basée sur la liberté d'expression et le respect des droits. Sous son règne, le pays devient une monarchie constitutionnelle et jouer un rôle important sur la scène internationale. Il doit faire face à plusieurs crises notamment pour faire admettre l'abolition de l'esclavagisme et pour affronter la Confédération argentine qui souhaite prendre le contrôle du Rio de la Plata. Il dénoue avec intelligence ces conflits ce qui permet au Brésil de devenir une grande puissance politique et économique.

Mais la paix ne résiste pas lorsque le Royaume-Uni profitant d'un incident (l'arrestation de marins britanniques ivres à Rio de Janeiro) rompt les relations diplomatiques entre les deux pays, en 1862 et surtout lorsque la Guerre de la Triple-Alliance opposant le Paraguay au Brésil, à l'Argentine et à l'Uruguay éclate en 1865. Cette guerre qui a duré 5 ans a souvent été qualifiée de guerre d'extermination et le Paraguay paie un lourd tribut humain et territorial aux alliés.

Au final, le Brésil parvient à profiter économiquement de cette guerre et à savourer une victoire diplomatique sur le Royaume-Uni. L'empereur n'a jamais été aussi populaire tandis que le peuple profite des réformes sociales et de la modernisation du pays notamment grâce à la construction du chemin de fer. Seule ombre au tableau: l'abolition de l'esclavage qui n'est pas encore effectif rencontre toujours autant d'opposants issus de toutes les classes sociales. Pierre II parvient néanmoins à faire voter une loi « du ventre libre » permettant aux enfants nés d'esclaves de devenir libres.

Dans les années 1880, il entame un nouveau combat afin d'accorder des droits aux femmes mais l'empereur est fatigué d'un pouvoir qui lui pèse de plus en plus. La mort prématurée de ses deux fils va également contribuer à le rendre pessimiste d'autant plus qu'il ne se sent plus soutenu par le gouvernement qui ne lui reconnaît qu'un rôle secondaire. Cette situation mine sa santé et c'est très affaibli qu'il part se faire soigner en Europe. Il retourne au Brésil en août 1888 après l'annonce tant attendue de l'abolition de l'esclavagisme dans son pays. Il est accueilli en héros par son peuple mais les riches propriétaires terriens frustrés par la perte de leur main d’œuvre soutiennent un mouvement républicain qui fait également pression sur l'armée.

La naissance de la République

Un coup d’État est réalisé le 15 novembre 1889 marquant la fin de l'empire et le début de la République malgré le peu d'enthousiasme du peuple qui reste attaché à Pierre II.

La République brésilienne de 1889 surnommée « République Café com leite » bouleverse le pays qui est entre les mains des propriétaires terriens. L'arrivée massive d'immigrés européens change les donnes et plusieurs régions du pays deviennent majoritairement blanches. Le racisme s'installe, le pouvoir politique appartient aux Blancs et le statut social est lié aux nuances de couleurs de la peau même au sein de la famille. Le phénomène du métissage n'a jamais été aussi important, les Noirs souhaitant se « blanchir ».

Une dictature militaire

La première guerre mondiale et la chute des prix des produits à l'exportation plongent le pays dans une grave crise économique accompagnée de grèves. Le gouvernement qui instaure la loi martiale est destitué par un coup d’État en 1930.

C'est Getulio Vargas soutenu par la junte militaire qui devient président à deux reprises (1930 à 1945 et 1951 à 1954) après avoir contesté la victoire de son concurrent Julio Prestes et une courte révolution. Vargas prend une série de mesures afin de moderniser le pays et d'améliorer les conditions de vie de ses concitoyens, notamment la réforme électorale, la réduction des dépenses publiques ou encore la création de l'aviation postale nationale. Il doit néanmoins faire face à une révolution en raison d'un régime soutenu par les militaires. En 1937, à la veille des nouvelles élections présidentielles, le gouvernement prenant prétexte d'un faux complot des communistes déclare l'état d'urgence et instaure l'Estado Novo donnant le pouvoir total à Vargas. Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que les partis politiques soient à nouveau autorisés ce qui marque la fin de l’État nouveau et la destitution de Vargas. Il reviendra cependant au pouvoir cinq ans plus tard mais ses décisions sont souvent contestées et des accusations de corruptions sont lancées.

En 1954, Vargas préfère se suicider plutôt que de démissionner.

Après une période transitoire, une dictature militaire soutenue par les États-Unis s'installe en 1964 suite à un nouveau coup d’État prenant comme prétexte la menace communiste.

Les libertés individuelles sont supprimées, la censure est mise en place et les forces de l'ordre ont l'autorisation à procéder à des arrestations sans devoir en répondre à la justice. L'économie du pays s'effondre.

Le retour vers une démocratie

En 1985, un mouvement démocratique parvient à prendre les rênes du pouvoir et à instaurer une nouvelle Constitution.

Le pays doit faire face à de nombreux problèmes économiques mais surtout à la corruption au sein du gouvernement et à un scandale financier qui touche les proches du président Luiz Inacio Lula da Silva (connu sous le nom de Lula) et co-fondateur du Parti des travailleurs . Bien que parfois controversé et accusé d'avoir utilisé des fonds publics à des fins privés, Lula s'attelle au problème des favelas et améliore les conditions de vie des plus défavorisés. Au terme de son second et dernier mandat, il cède la place à sa collaboratrice Dilma Rousseff en 2011. De nouveaux scandales financiers et écologiques ainsi qu'une grave récession économique entachent son mandat. En 2016, une procédure de destitution est engagée par le parlement à son encontre.

Régime politique

Michel Temer a été élu à la présidence du Brésil le 31 août 2016 suite à la destitution effective de Dilma Rousseff. Il prend rapidement des décisions impopulaires comme l'augmentation des heures de travail, le report de l'âge de la retraite et l'exclusion de plus d'un million de personnes du programme des aides sociales (bolsa familia).

Il fait depuis le 18 mai 2017 l'objet d'une enquête pour corruption et obstruction à la justice.

 

Le Brésil est une république fédérale dont les président et vice-président sont élus à la majorité absolue des voix pour une durée de 4 ans. Les mandats sont renouvelables une seule fois.

Les 26 États fédéraux ont leurs propres constitution et lois mais elles sont toutefois limitées par la Constitution fédérale.

 

Le pouvoir exécutif est assuré par le président de la république qui est à la fois chef de l’État et du gouvernement. C'est le président qui est chargé de composer le cabinet ministériel.

 

Le pouvoir législatif est confié au parlement composé du Sénat et de la Chambre des députés élus par le peuple.

 

Le pouvoir judiciaire est confié au Tribunal suprême fédérale et à la Cour supérieure de Justice. Les régions ont leurs propres tribunaux.

Une puissance économique fragile

Malgré une situation politique instable et la crise économique qui sévit depuis 1998, le Brésil est toujours une puissance économique importante et occupe la 7ème place mondiale grâce au prêt accordé par le FMI. La croissance du PIB reste cependant très faible et l'économie est donc fragile. Il existe également d'importantes différences de niveau de vie, une grande partie de la population vivant dans une extrême pauvreté.

Le Brésil est un pays orienté vers l'agriculture depuis la période coloniale. Le sucre et ensuite le café, le maïs et le riz ont contribué à son développement économique.

L'agriculture qui représente encore aujourd'hui 6% de son PIB s'est récemment tournée vers de nouveaux débouchés comme la production d'éthanol à partir de cannes à sucre.

 

Les industries (pharmaceutiques, aéronautique, papier et métallurgie) ainsi que la production de pétrole dans le bassin de Santos et l'extraction de minerai de fer participent également aux ressources économiques du pays. La découverte de nouveaux gisements pétroliers importants pourrait permettre au Brésil de non seulement confirmer son autonomie en matière d'énergie, notamment grâce à la centrale hydroélectrique d'Itaipu sur le rio Paraná (deuxième plus grande puissance installée du monde) mais également de profiter de l'exportation du surplus.

Le barrage d'Itaipu classé parmi les sept merveilles du monde moderne mesure plus de 7 kilomètres de long et culmine à 225 mètres de haut. Sa construction a cependant provoqué un véritable désastre humain et écologique. Plus de 1.500 km² de forêts et de terres fertiles ont été inondés et on estime que près de 40.000 personnes, principalement des agriculteurs, ont été déplacées ce qui a entraîné une vague migratoire vers le Paraguay.

 

Enfin, le tourisme est bien développé grâce à l'Embratur, un institut du tourisme créé en 2003 afin de promouvoir et de diversifier les destinations proposées par le Brésil.  

Une société métissée

La population totale du Brésil dépasse les 204 millions d'habitants. Malgré ce chiffre élevé qui place le Brésil à la 5ème place des pays les plus peuplés, la densité de population est faible en raison de sa superficie. Cependant, la plus grande partie de la population est regroupée le long du littoral, dans le sud-est et dans le nord-est du pays et plus particulièrement dans les grandes villes comme Rio de Janeiro ou São Paulo. Le reste du pays est faiblement peuplé voire inhabité pour certaines régions.

Avec un taux de fécondité très faible (1,7 enfant par femme), la croissance naturelle est inférieure à 0,8%.

La population brésilienne est remarquable par sa diversité ethnique, conséquence de la colonisation, de la traite d'esclaves africains et des migrations vers le « Nouveau Monde ».

Ces différentes vagues de peuplement sont à l'origine du fort taux de métissage. On estime que plus de 40% des Brésiliens sont métissés et possèdent des origines africaines plus ou moins lointaines.

Les Blancs (principalement Portugais, Italiens et Espagnols) et les Noirs sont représentés respectivement par 48 et 8% de la population tandis que moins de 0,5% des Brésiliens est d'origine amérindienne même si on estime qu'un tiers des Brésiliens sont des descendants des populations indigènes. Les Amérindiens sont pour la plupart regroupés dans des réserves. Enfin, les Asiatiques originaires de Chine, du Japon ou de Corée du Sud représentent un peu plus de 1% de la population.

 

Si le Brésil est remarquable par sa diversité culturelle, il l'est malheureusement aussi par les fortes inégalités sociales et par la ségrégation raciale qui sévissent dans le pays. L'extrême pauvreté d'une partie de la population et l'existence des favelas, immenses bidonvilles installés illégalement sur des terrains souvent dangereux et sans aucune commodité entraînent un fort taux de criminalité principalement dans les zones urbaines. Un programme d'aide aux familles acceptant de scolariser les enfants a été lancé par le président Lula en 2003 ce qui a légèrement amélioré la situation. Un tiers de la population bénéficie de ce plan appelé « bolsa familia ».

 

Le portugais est toujours la langue officielle du Brésil et est parlé par plus de 95% de la population. Il ne diffère que très peu du portugais parlé au Portugal malgré des accents et quelques expressions hérités du brassage des cultures et du métissage. L'espagnol est la seconde langue enseignée dans la plupart des écoles brésiliennes.

A côté de ces deux langues principales, on dénombre approximativement 200 autres langues parlées dans le pays. Certaines langues amérindiennes sont même considérées comme co-officielles du portugais. Des langues étrangères, notamment l'allemand et l'italien sont également considérées comme officielles dans certaines régions.

 

La principale religion du Brésil est le christianisme avec 61% de catholiques et 26% de protestants, conséquence de la colonisation par les Portugais. Il existe cependant de nombreux rites et croyances importés directement de l'Afrique par les esclaves venus travailler dans les plantations.

Le pays compte également de nombreux Témoins de Jéhovah et Mormons ainsi que des adeptes de la doctrine spirite basée sur la croyance de la réincarnation, de l'existence des esprits et de la communication avec l'au-delà. Avec plus de 6 millions d'adeptes issus de tous les milieux, le spiritisme s'est élevé au rang de religion à part entière au Brésil. Il joue également un rôle social important puisqu'il a permis la construction d'orphelinats, d'hôpitaux, d'écoles, de maisons de retraite .... . Les médiums sont reconnus légalement au Brésil et les hôpitaux psychiatriques spirites soignent les personnes atteintes de troubles mentaux en tenant compte de l'influence des esprits et des vies antérieures des patients.

 

Le Brésil est connu pour ses fêtes et surtout pour son carnaval, une véritable institution pour tous les Brésiliens. Les principaux carnavals brésiliens se déroulent à Rio de Janeiro, à Bahia et à Recife.

La musique et la danse sont d'une importance capitale. La samba, la bossa nova ou la capoeira font partie de la culture brésilienne et sont les témoins de son histoire.

Les croyances et les légendes transmises oralement de génération en génération sont également très présentes dans la vie quotidienne au Brésil.

 

La cuisine brésilienne est à l'image du pays ... variée et métissée. Elle marie des influences africaines, européennes et amérindiennes et propose des plats à base de viande de bœuf, de volaille, de mouton et de porc ou, plus rarement, de poissons et de crustacés accompagnés de riz, de haricots, de maïs et d'oignons. Le plat le plus populaire du Brésil est le feijoada, de la viande mijotée avec des haricots et des oignons. Et pour une petite note sucrée, le Pé de Moleque à base de cacahuètes et le brigadeiro à base de lait condensé sucré aromatisé sont toujours au menu.

Les Brésiliens sont des grands consommateurs de café, de maté, de jus de fruits ou de canne à sucre, de lait de noix de coco et de soda à base de guaraná.

Il existe également de nombreux alcools et cocktails, rhums, caïpirinhas, batidas ainsi que de la bière servie glacée et des vins mousseux (espumantes).

Tourisme

En raison du taux élevé de criminalité, les touristes doivent se montrer particulièrement prudents dans les zones urbaines et dans les quartiers pauvres des villes. De nombreux vols parfois avec violence et à main armée mais également des meurtres font partie du quotidien des Brésiliens. Il est donc recommandé de ne pas porter des signes extérieurs de richesse (bijoux, smartphones, appareils photos...), de n'emporter que de petites sommes d'argent, de ne s'aventurer ni dans les rues désertes ni dans les favelas, de laisser les papiers d'identité dans le coffre de l'hôtel et de ne garder sur soi que leur photocopie, de ne retirer de l'argent que dans les distributeurs des centres commerciaux ou dans les agences de banque et de ne pas accepter de boisson ou d'aliment de personnes inconnues.

La surveillance doit encore être accrue durant le carnaval quand les touristes distraits deviennent des proies faciles pour les pickpockets.

 

Il est conseillé de ne se baigner que dans les secteurs surveillés en raison du risque d'attaques de requins et de se limiter à visiter les plages et les sites touristiques sécurisés. Les zones proches des frontières dans le nord-ouest et dans l'ouest du pays sont fortement déconseillés.

 

Il existe également un risque sanitaire important en raison des maladies transmises par les moustiques (fièvre jaune, paludisme, dengue, chikungunya, virus Zika). Il est donc conseillé de porter des vêtements couvrants et d'utiliser des répulsifs de jour comme de nuit. Il ne faut ni marcher pieds nus, ni se baigner dans les rivières ou dans les lacs, ni caresser les animaux.

Le pays est déconseillé aux femmes durant leur grossesse.

 

Malgré toutes ces précautions, le Brésil reste l'une des plus belles destinations du monde et les sites incontournables naturels ou historiques ne manquent pas.

Parmi les plus beaux endroits du pays, notons les chutes d'Iguaçu, les réserves d'animaux du Pantanal, les plages de sable fin bordant l'océan, Salvador de Bahia la métissée, São Luis do Maranhão la coloniale, São Paulo la contemporaine et Brasília, une ville à l'architecture improbable née de rien dans les années 1950.

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