Points ou centres d'intérêts
Un peu d'histoire
C'est le moine anglais Mac Low qui donna son nom à la ville et devint évêque d'Alet, qui était à l'époque la ville principale. En ce temps-ci, Saint Malo n'était qu'une simple île inhabitée. Ce sont les Romains, vers le IIIème siècle, qui décidèrent de fortifier Alet, mais une fois leurs troupes retirées du pays, les attaques se multiplièrent. C'est à ce moment-là que Mac Low débarqua sur les côtes bretonnes et y élut domicile sur l'île. Saint-Malo connaît un premier essor une fois le siège épiscopal déplacé sur l'île même depuis Alet. Saint-Malo devient alors un point stratégique important, qui se voit rapidement urbanisé, et fait l'objet de convoitises entre la Bretagne et la France. Durant quelque temps, la ville passera entre les mains des uns et des autres.
Le réel progrès économique de Saint-Malo est en grande partie dû à la découverte des Amériques. Le port fait de la ville une excellente plate-forme d'échanges commerciaux et l'industrie navale prend son envol. Les armuriers s'y installent et les constructions de belles bâtissent se multiplient. On appellera par la suite ces riches demeures les malouinières. Le tourisme commence doucement à Saint-Malo, ainsi qu'un afflux d'intellectuels comme Châteaubriand, enterré à Grand Bé.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Malo est rudement affectée, des bombardements alliés massifs tombent sur la ville. La ville sera détruite à plus de 80%, puis reconstruite avec un souci de rester fidèle à l'architecture d'origine.
A la découverte des Malouinières
L'une des caractéristiques de la région est la présence de plus d'une centaine de malouinières. Il s'agit donc de demeures vastes et luxueuses construites par les armateurs ayant fait fortune à Saint-Malo. Ces derniers, mécontents de la taille des maisons intra-muros, se mirent à construire ces vastes bâtisses. Ces constructions sont composés de murs de pierres locales et de toits hauts en ardoise. La symétrie est le maître mot des architectes, qui s'inspirent pour les maisons et les jardins de l'architecture française et de l'architecture militaire. La plupart sont à présent accessibles au public.
La Malouinière de la Chipaudière n'est ouverte que durant les mois d'été et la visite comprend la découverte de la maison et du jardin à la française. Il est nécessaire de prendre rendez-vous. Habitée par la même famille, les Magon, cette malouinière est composée de trois magnifiques terrasses successives, avec pièces d'eau, douves, court carrée et chapelle. Typique du XVIIIème siècle, cette bâtisse est peut-être la plus imposante des malouinières.
La Malouinière du Puits Sauvage, plus petite, elle est tout à fait à l'image de la centaine de petites malouinière de la région. Celle-ci est en visite libre, vous pourrez vous promener le temps qu'il vous plaira dans son merveilleux parc de plus d'un hectare, entre ses terrasses, pavillon, fournil, verrière et piscine à chevaux. C'est toute la vie quotidienne du XVIIIème siècle que l'on côtoie dans cette demeure. Des visites guidées y sont organisées, au programme : la bibliothèque, le salon, le bureau de l'armateur, sous le regard de tous les portraits de la famille de ce dernier.
Un patrimoine qui laisse rêveur
Outre les malouinières, Saint-Malo vous réserve encore bien des surprises. N'oublions pas qu'il s'agit d'une ville fortifiée ! La visite des portes, forts et bastions de la citadelle offre une activité en soi. Durant la promenade sur la ceinture de remparts longue de 1754 mètres, vous verrez toutes les portes menant au centre-ville, les forts environnants au large et les bastions. Ces infrastructures ont été épargnées par les bombardements alliés, fort heureusement. Ces fortifications, conçues par Siméon Garangeau, l'architecte royal, datent en partie du XIIème siècle, en ce qui concerne l'enceinte, et du XVIIIème pour le reste.
La plus ancienne porte de la cité est nommée Gran'Porte. Utilisée comme amarre pour les bateaux et faire transiter les marchandises, elle était aussi une plate-forme de tir. Le beau bastion Saint-Louis fait face au Fort du Naye et avait pour but la défense du port. Il existe quatre autres forts autour de la citadelle, gardiens face aux vagues et points de repère pour les navires. Cependant, au XIXème siècle, les forts se voient abandonnés car moins utiles. Le fort du Petit Bé, par exemple, a été durement conservé par les Malouins après de nombreuses négociations vis-à-vis d'une éventuelle vente. Il a été décrété qu'il était un bâtiment utile pour des promenades de santé pour la population malouine. Allez donc y faire un tour et juger par vous-même !
Au large du Petit Bé se trouve l'île du Grand Bé. Ne commettez pas l'erreur de croire que "bé" signifie "baie", ce terme signifie "tombe". Sur l'île fut inhumé l'écrivain Châteaubriand qui souhaitait pouvoir continuer ses conversations avec l'océan. Les éventuels amoureux de cet auteur pourront accéder à l'île et s'y recueillir.
Au pays des corsaires
Les corsaires ne sont jamais très loin dans les esprits. Musées, navires… beaucoup de visites pour petits et grands sont à découvrir. Commençons par un site particulier et d'une rare poésie : les rochers sculptés de l'abbé Fouré. Au-devant de la mer, ce ne sont pas moins de 300 sculptures de figures qui se dressent. Cet ancien prêtre sourd et muet se mit en tête de retracer, par le biais de la taille sur granit, l'histoire d'une famille de corsaires. A force de coups de marteaux sur des burins, une oeuvre mystérieuse s'est créée.
Les petits voudront sans doutes se plonger dans l'univers des corsaires, emmenez-les sur la Frégate du Roy. Véritable musée flottant, c'est une réplique exacte d'un authentique navire corsaire, long de 47 mètres, et pourvus de 3 mâts, 310 tonneaux et 240 moussaillons ! Enfin, pour parfaire vos connaissances sur ces fameux corsaires, rendez-vous dans le musée qui leur est dédié. L'Hotel d'Asfeld, "la Demeure des Magon de la Lande", est ouvert de février à fin novembre et vous parachutera dans les intérieurs des armateurs et corsaires. On passe de chambres en chambres, on grimpe dans les passages secrets et on admire le savoir-faire des armateurs devant la collection impressionnante du musée. Vos enfants se demanderont bien certainement ce qui se cache dans tous les coffres fermés qu'ils croiseront !
Un littoral à couper le souffle
L'océan à perte de vue a lui aussi de belles choses à vous faire découvrir ! Du musée du Coquillage à celui de la pêche à la morue, en passant par le spectacle des plus grandes marées d'Europe, vous serez émerveillé des richesses de cette côte que l'on nomme côte d'Emeraude. La situation géographique de Saint-Malo induit la force des marées et c'est une chance de pouvoir y assister. Des promenades guidées sont proposées par la municipalité, avec des guides naturalistes. Cependant, marcher silencieusement sur le front de mer devant une telle force de la nature vous laissera forcément rêveur, même sans la présence d'explications. Les plages et paysages se suivent sans se ressembler. Le littoral breton offre une variété de couleurs et de forme incroyable. Rochers ciselés à l'horizon, dunes battues par le vent ou criques magnifiques, les amoureux de la nature se verront propulsés dans un univers hors du commun.
Et dans l'assiette ?
Le climat breton n'étant qu'assez rarement clément, on est bien souvent ravi de pénétrer dans un petit restaurant se reposer. Que manger à Saint-Malo ? Et bien l'océan étant en face, les plateaux de fruits de mer sont une spécialité. Mais ils doivent être dressés dans les règles de l'art, avec suffisamment de variété de produits et ces derniers doivent être frais, pêchés du jour.
Les moules et les huîtres font également partie des plats incontournables de la région. Elles se dégustent selon différentes recettes, cuites au vin blanc ou au cidre. Vous ne résisterez pas aux crêpes et galettes bretonnes. Faites à base de farine de froment, ces crêpes dites de sarrasin, sont consommées salées avec oeuf et jambon, comme sucrées ou flambées à l'alcool. Il existe autant de recettes de galette que de familles bretonnes en Bretagne !
Si vous souhaitez ramener dans vos valises quelques délices bretons, une bonne bouteille de cidre, des petites crêpes dentelles appelées gavottes, ou quelques caramels au beurre salé feront la joie des gourmands une fois rentré à la maison.
Rédacteur :
Marion Rouillot
