Points ou centres d'intérêts
Géographie
Niagara-on-the-lake se trouve en face de Toronto sur le lac Ontario. 130 kilomètres de route séparent la plus grande métropole canadienne de Niagara-on-the-lake. La ville se trouve à proximité de la frontière naturelle entre le Canada et les Etats-Unis : les chutes du Niagara. Seuls 30 kilomètres éloignent Niagara-on-the-lake de Niagara Falls. La grande ville américaine la plus proche de Niagara-on-the-lake est Buffalo, à 60 kilomètres à peine.
Le climat de la région est fortement influencé par le lac. Le temps y est humide et les précipitations se multiplient en hiver. L'été est en revanche chaud et agréable. La proximité du lac enrichit les terres de la région et favorise la culture de fruits à chair tendre, notamment du raisin. La ville vit principalement du tourisme et de l'industrie navale.
L'héritage britannique de Niagara-on-the-lake
La ville fut fondée par les Loyalistes fuyant la Révolution américaine. Ces fidèles de la couronne britannique comptaient de nombreux membres des Butler's Rangers de Fort Niagara, régiment militaire loyaliste de la Guerre d'Indépendance des Etats-Unis. Le gouvernement britannique acheta la région de Niagara-on-the-Lake aux Mississaugas contre 300 complets vestimentaires en 1780, permettant aux Loyalistes de trouver un nouveau refuge. La ville fut construite ex-nihilo sur le site sauvage de la rive ouest de la rivière Niagara, sous le commandement de John Butler, qui avait dirigé un régiment de Rangers pendant la révolution. Cet homme, chef militaire loyaliste, fut l'instigateur de l'extension de la ville, et y implanta la religion anglicane. Sa maison, Butler's Barracks, peut être visitée.
Niagara-on-the-lake demeure à ce jour fortement marquée par son héritage britannique. Elle est la seule ville canadienne dont le maire soit un « Lord Mayor », c'est-à-dire un maire dont le titre comprend un aspect honorifique. La plus ancienne église anglicane de l'Ontario y subsiste : il s'agit de St Mark's Church, bâtie en 1791. Son clocher de pierres grises et ses murs tapissés de vignes lui confèrent son charme.
La première capitale du Haut-Canada
John Graves Simcoe, premier gouverneur du Haut-Canada, choisit Niagara-on-the-Lake comme capitale de la nouvelle colonie en 1791. Il la rebaptisa Newark. Le parlement s'y tint le temps de cinq sessions parlementaires. Simcoe décida de relocaliser la capitale à York, l'actuelle Toronto, en 1796, la trouvant plus aisée à protéger en cas d'attaque américaine. La ville reprit son nom de Niagara après cet événement, suite à une pétition signée par ses habitants. Elle demeura le centre économique, administratif et judiciaire de la péninsule du Niagara au XIXème siècle. Deux sites témoignent aujourd'hui de l'activité parlementaire de Newark. La première session du Parlement eut probablement lieu à Masonic Hall, bâtiment de la première loge maçonnique du Haut-Canada, fondée à l'initiative de Butler. Le Navy Hall, ancien hangar naval, accueillit les autres sessions du Parlement.
Haut-lieu de la guerre de 1812
Niagara-on-the-Lake fut un lieu stratégique de la Guerre de 1812, déclenchée par la décision de la couronne britannique de refuser aux bateaux américains la libre circulation en mers européennes.
La fameuse bataille de Queenston Heights eut lieu à Niagara-on-the-Lake. Les Américains attaquèrent la ville le 12 octobre 1812 afin d'essayer de conquérir une tête de pont sur le Niagara. Malgré leur supériorité numérique, ils furent repoussés par les Britanniques, mieux organisés. Ses restes sont inhumés sous le monument érigé en son honneur sur Queenston Heights.
Si les troupes américaines durent se rendre, le Général du Haut-Canada Isaac Brock périt lors de l'assaut.
Le Fort George fut également le point de départ de l'une des plus grandes tragédies la Guerre de 1812. Les Américains prirent ce fort aux Britanniques le 27 mai 1813. Ils l'occupèrent jusqu'au 10 décembre de la même année, jour où ils furent repoussés par les colons du Haut-Canada. Ils incendièrent la ville avant de battre en retraite : Niagara-on-the-lake fut entièrement rasée. Elle a depuis été reconstruite à l'identique. De nombreux héros Canadiens de la guerre de 1812 sont originaires de Niagara-on-the-Lake. En dehors d'Isaac Brock, Laura Secord, originaire de Queenston, ville depuis rattachée à Niagara-on-the-lake, en fait partie. Cette jeune femme marcha 32 kilomètres pour avertir les troupes britanniques d'une attaque secrète des troupes américaines. Elle permit ainsi aux Britanniques de conserver le lieu stratégique qu'était la péninsule de Niagara.
Visiter les sites de la Guerre de 1812
Le Fort George, intégralement restauré, est ouvert aux visiteurs qui peuvent ainsi se plonger dans l'histoire de la Guerre de 1812. Une visite guidée du Fort est organisée quotidiennement. Des spectacles de reconstitution historique y ont également lieu. Le Corps des fifres et tambours du 41ème régiment joue lors de concerts de musique militaire.
Les différents lieux des batailles sont signalés par de nombreuses plaques commémoratives qui émaillent la ville et ses environs. Il est enfin possible de pique-niquer dans les jardins ombragés de McFarland House, la seule maison ayant survécu au grand incendie de 1813.
Première ville canadienne des droits civils pour les Noirs
Simcoe fit voter une loi qui eut pour conséquence l'abolition de l'esclavage au Haut-Canada, lorsqu'il était gouverneur à Newark. Niagara-on-the-lake fut alors l'un des principaux terminus du chemin de fer clandestin. Ce réseau ferroviaire permettait aux Noirs de franchir la ligne Mason-Dixon au-delà des éats américains esclavagistes jusqu'au Canada, où ils étaient libres. Une communauté noire dynamique s'installa à Niagara-on-the-lake où elle put prospérer. Cette population noire créa même ses propres milices pendant la guerre de 1812. Les « coloured corps » se battirent ardemment contre les Américains, craignant qu'une défaite ne les réduise de nouveau en esclavage.
Le Shaw Festival
Niagara-on-the-lake est aujourd'hui réputé pour son festival de théâtre : le Shaw Festival. Fondé en 1962 par l'avocat, metteur en scène et dramaturge Brian Doherty, il est l'unique festival à rendre ainsi hommage au Prix Nobel de littérature irlandais George Bernard Shaw. L'auteur de « Pygmalion » et de « La Milliardaire » y est joué par des acteurs de renom. Après avoir été tenu au sein du palais de justice historique de Niagara-on-the-Lake, il a désormais lieu dans quatre théâtres différents. Un théâtre de 860 places, dessiné par Ron Thom fut inauguré par la Reine Elisabeth II le 28 juin 1973, c'est le Festival Theatre. Il se déroule également dans le théâtre de Court House, de 327 places, dans le théâtre Royal George, ancien théâtre de vaudeville datant de 1915 et le Studio Theatre, de 200 places. Un programme de développement de l'art théâtral a lieu pendant le festival. Il favorise l'émergence de nouveaux auteurs, ainsi que celles d'adaptations modernes et pertinentes des pièces du répertoire traditionnel. Il dispense également des cours de perfectionnement aux acteurs de la compagnie. Des billets couplés permettent de voir plusieurs pièces du festival. Il existe même des forfaits comprenant le parking, un repas, et deux places pour certains spectacles.
La vieille ville, trésor d'architecture
District historique national du Canada, la vieille ville de Niagara-on-the-Lake offre un intérêt architectural indéniable. Ses immeubles et maisons constituent une réelle collection des styles architecturaux du Canada entre 1815 et 1859. On peut y voir l'ancien magasin de l'apothicaire de Niagara, la maison du romancier et poète William Kirby, celle de MacDougal-Harrison, lieutenant des Butler's Rangers, l'Eglise St-André, bâtie dans le style néo-grec canadien, ainsi que la chapelle méthodiste Queenston. Enfin, la ville comprend le premier édifice d'Ontario dont la vocation originelle était d'être un musée, le musée d'Histoire de Niagara. Ce musée expose des objets anciens retraçant l'histoire de la ville.
Ville viticole
Niagara-on-the-Lake est au cœur de la culture viticole de l'Ontario. Elle est désormais une destination mondiale de la viticulture. La longue exposition de ses terres à la chaleur du soleil permet la culture du raisin dans des conditions exceptionnelles. Les nombreux vignobles de la région sont ouverts aux visites et à la dégustation. Un forfait incluant des séances de dégustations dans plusieurs vignobles de la région peut être acheté. De nombreux événements marquent l'année viticole : notamment autour des accords mets-vins. Un festival du vin et des fines herbes, ainsi qu'une animation association le vin au chocolat ont ainsi lieu chaque année.
Rédacteur :
Anne Chabot
